Une méthode étrange pour savoir si vous avez besoin de plus de légumes

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Il pourrait y avoir un moyen très simple pour les médecins de diagnostiquer si les jeunes hommes caucasiens consomment suffisamment de légumes : en analysant la couleur de leur peau.

Connaissez-vous ces pigments organiques appelés caroténoïdes, trouvés dans une large variété de fruits et légumes ? C’est notamment ce pigment qui donne aux flamants roses leur couleur si spéciale. Les caroténoïdes peuvent également affecter le pigment de la peau humaine. Une consommation excessive de carotène peut alors donner à la couche externe de la peau un aspect jaunâtre ou teinté d’orange. Vous devriez alors manger beaucoup d’aliments riches en caroténoïdes pendant une longue période de temps pour que l’effet soit visible à l’œil nu. Mais peu importe la quantité de légumes que vous consommez, il y a un changement détectable dans la pigmentation de la peau qu’une spectroscopie non invasive pourrait déceler.

L’étude, publiée dans le Journal of Nutrition & Intermediary Metabolism, s’est ici concentrée sur 30 jeunes hommes caucasiens et australiens en raison du fait que les changements de pigmentation sont plus facilement détectés dans une peau plus claire, et parce que les jeunes hommes en Australie mangent le moins de fruits et de légumes. « Le but de notre étude était de déterminer s’il y avait un lien entre consommation de fruits et légumes, l’apport en caroténoïdes et la couleur de la peau chez les jeunes hommes de type caucasien. Par ailleurs, les Australiens sont généralement connus pour consommer moins de fruits et légumes que les femmes », explique la diététicienne Georgia Bixley de l’Université Curtin en Australie.

« Nous avons été en mesure de trouver cette connexion grâce à un processus appelé spectroscopie de réflectance (RS), une technique émergente qui mesure la couleur et l’intensité de la lumière réfléchie sur les pigments de la peau ». Tout comme les chercheurs l’espéraient, une peau plus jaune était effectivement corrélée à une alimentation plus riche en fruits et légumes. Ils ont notamment constaté que le front, les biceps, la paume des mains et la plante des pieds étaient les parties du corps les plus sensibles à ces changements de couleur.

L’exposition au soleil peut interférer avec ce système de mesure, car la lumière UV décompose les caroténoïdes dans la peau et augmente les effets de l’exposition à la mélanine, qui affecte la couleur. Mais de tous ces emplacements, c’est la mince couche de peau externe du front retient une plus grande quantité de caroténoïde.

Des recherches plus approfondies sur d’autres populations et ethnies pourraient nous aider à mieux comprendre la relation entre les caroténoïdes et leurs effets sur la coloration de la peau humaine. À terme, l’étude pourrait aider les professionnels de santé à diagnostiquer les problèmes alimentaires et promouvoir une alimentation plus saine.

« Notre recherche pourrait jouer un rôle clé dans l’identification des personnes qui consomment peu de fruits et légumes, plus sujettes aux maladies chroniques, poursuit Karin Clark, co-auteure de l’étude. Nous pourrions bientôt être capables de prédire l’apport en fruits et légumes d’une personne à partir de sa couleur de peau, plutôt que de compter sur elle pour se souvenir de chaque repas qu’elle a mangé ».

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