Les vestiges d’une gigantesque colonie humaine datant de l’âge de pierre ont récemment été mis à jour près de Jérusalem.
Le site, découvert dans le voisinage de Motza à environ 5 km à l’ouest de Jérusalem, aurait été fondé il y a plus de 10 000 ans. Un millénaire plus tard, la zone aurait abrité entre 2 000 et 3 000 personnes. Une véritable « mégalopole » pour une époque comme l’âge de pierre. Une découverte incroyable donc, qui nous amène à réécrire l’histoire du néolithique.
« C’est probablement la plus grande excavation de cette période au Moyen-Orient », note l’archéologue Lauren Davis, de l’Autorité des antiquités israéliennes. « Jusqu’à présent, on pensait que des sites de cette taille n’existaient que sur l’autre rive du Jourdain, ajoute Jacob Vardi, co-directeur des fouilles. Sur ces lieux, que nous pensions jusqu’alors inhabités, nous avons au contraire découvert un site complexe, où existaient divers moyens de subsistance économique, le tout à quelques dizaines de centimètres seulement de la surface ».
Une communauté bien établie
Les fouilles en cours, menées à la base en amont de la construction d’une autoroute, ont déjà révélé les fondations d’une ville qui devait, à l’époque, couvrir environ 40 hectares de terrain. L’environnement était probablement très fertile, avec un accès rapide à de l’eau douce accessible le long des rives de la rivière Sorek.
Les chercheurs ont par ailleurs mis au jour différentes structures. Des habitations d’une part, mais aussi ce qui semblait être des salles publiques et des espaces dédiés au culte. Les archéologues suggèrent également que les habitants de cette ancienne ville entretenaient des relations commerciales et culturelles avec de nombreuses autres populations. Notamment en Anatolie. En témoigne la découverte d’artefacts en obsidienne (une roche volcanique vitreuse et riche en silice originaire de cette région).
D’autres objets retrouvés suggèrent également que l’on pratiquait la chasse, l’élevage et l’agriculture directement sur place. Des hangars de stockage auraient même été construits pour conserver les récoltes. Des lentilles, des pois chiches, du blé, de l’orge, ou des haricots, notamment.
Une sédentarisation progressive
Soulignons également l’apparente progression de cette population. Les archéologues ont en effet découvert des os de gibier, plus anciens, suggérant que ces habitants étaient peut-être au départ des chasseurs-cueilleurs, avant de se sédentariser. « Les ossements d’animaux trouvés sur le site montrent que les habitants de la colonie sont devenus de plus en plus spécialisés dans l’élevage de moutons, tandis que l’utilisation de la chasse pour la survie a progressivement diminué », peut-on lire.
Les archéologues n’en sont qu’au début des fouilles, et il ne fait aucun doute que d’autres découvertes incroyables pourraient être faites sur le site au cours de prochains mois. Il est également question de modéliser le lieu en trois dimensions dans le but d’imaginer une carte virtuelle de cette ancienne mégalopole.
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