Une majeure partie de l’aire de répartition des grands singes pourrait disparaître d’ici à 2050 !

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Les experts tentent d’alerter depuis de nombreuses années sur la situation des grands singes. Plus que jamais, leur survie ne tient qu’à un fil. Une récente étude étasunienne explique que pas moins de 85 % de leur aire de répartition pourrait disparaître dans moins d’une trentaine d’années.

Un déclin massif

Au sein du règne animal, les grands singes sont nos plus proches parents. En 2018, une étude de l’Université Howard (États-Unis) en apportait une énième preuve. Celle-ci mettait en exergue chez eux la présence de muscles que l’on pensait être exclusivement humains. Néanmoins, la survie des grands singes est menacée depuis déjà de nombreuses années. Dans une étude récente, la Wildlife Conservation Society aux États-Unis évoque un déclin massif de l’aire de répartition des gorilles, bonobos et autres chimpanzés d’ici 2050. Pour les chercheurs, les causes du déclin massif sont multiples : le réchauffement climatique, l’accroissement de la population humaine et les changements d’utilisation des terres.

Cette étude publiée dans la revue Diversity and Distributions le 6 juin 2021 repose sur la base de données de l’International Union for Conservation of Nature (IUCN), alimentée depuis une vingtaine d’années. Baptisée Ape Populations, Environments and Surveys, celle-ci contient des informations sur les grands singes vivants dans de nombreux lieux.

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Le pire et le meilleur scénario

Les meneurs de l’étude disent avoir travaillé sur « le meilleur et le pire scénario ». Le meilleur scénario est relatif à une lente réduction des émissions de CO2 ainsi que la mise en place de mesures efficaces et appropriées. En revanche, le pire scénario concerne une perte de 85 % de l’aire de répartition des grands singes, un déclin réparti de manière égale entre les zones protégées et les zones non protégées. Par ailleurs, ce dernier scénario se décline en une autre version dans laquelle il est question d’une perte allant jusqu’à 94 %, dont 61 % dans les zones non protégées.

Les grands singes pourraient adopter une stratégie en réponse au réchauffement climatique, à savoir se déplacer en altitude. Néanmoins, ceci sera possible seulement si le relief environnant est suffisamment haut pour offrir ce qui deviendrait alors un asile pour les singes, ainsi que pour les animaux et végétaux dont ils se nourrissent. Et quand bien même les régions de montagne incarneraient cet asile, les singes seront-ils prêts à migrer ? Le temps est compté et rien n’est certain.

Selon les chercheurs, mettre en place des stratégies de conservation efficaces devra désormais s’accompagner d’une considération pour les zones vers lesquelles les singes pourraient migrer à l’avenir. À l’aide de leurs modèles, les auteurs de l’étude disent être capables de proposer des zones à protéger en prévision du futur. Pour eux, ce genre de stratégie doit se greffer à la planification de l’utilisation des terres ainsi qu’aux mesures d’atténuation et d’adaptation au réchauffement climatique.