Une immense « zone morte » découverte dans le golfe d’Oman

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Depuis le début des années 1960, les scientifiques connaissent la soi-disant « zone morte » dans le golfe d’Oman, une nappe d’eau pratiquement dépourvue d’oxygène. Mais comme le montre une étude récente, cette zone qui fait aujourd’hui de la taille de la Floride continue de croître.

Les zones mortes sont de vastes étendues d’eau qui contiennent peu ou pas d’oxygène, provoquant ainsi l’asphyxie de la faune marine. Résultat, tous les organismes qui ont besoin d’oxygène pour respirer fuient ces zones et les espèces immobiles comme les crustacés meurent alors que des bactéries méthanogènes se développent. Nous savons aujourd’hui que ces zones se multiplient et s’agrandissent. Une étude récente suggérait il y a quelques mois qu’elles avaient quadruplé depuis les années 50, s’étendant aujourd’hui sur des millions de kilomètres carrés. Dans le golfe d’Oman, l’une d’elles a récemment fait l’objet d’analyses : elle serait encore plus grande que prévu !

Selon les scientifiques, la zone du golfe d’Oman, « la plus grande » au monde, avait été sous-estimée jusqu’alors, notamment par manque d’échantillons. La piraterie et les conflits dans la zone empêchaient en effet de recueillir de nouvelles données. « Nos recherches montrent que la situation est pire que ce qu’on craignait et que la zone morte est grande et continue à s’étendre. L’océan suffoque« , déplore Bastien Queste, chercheur à l’université britannique d’East Anglia. Selon l’étude publiée le vendredi 27 avril 2018 dans les Geophysical Research Letters, la « zone morte » serait aujourd’hui plus grande que l’Écosse.

Les chercheurs avaient envoyé pendant huit mois des robots sous-marins capables de plonger jusqu’à mille mètres pour évaluer les dégâts et leur constat n’annonce rien de bon pour la vie aquatique de la région, et peut-être pour notre atmosphère en général.

Rappelons d’autre part que les phénomènes majeurs d’extinction dans l’Histoire ont souvent été associés aux climats chauds et aux océans déficients en oxygène. Et alors que le réchauffement climatique perdure, il y a fort à parier que les océans continueront à perdre de l’oxygène à un rythme rapide. Le problème principal reste aujourd’hui le réchauffement de la planète : l’eau chaude retient moins d’oxygène et les températures de l’eau de surface augmentent. En conséquence, il devient plus difficile pour l’oxygène de descendre dans les profondeurs de l’océan.

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