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Une image incroyable des nuages ​​tourbillonnants de Jupiter

Hémisphère Sud de Jupiter
Tous les details de l'hémisphère Sud de Jupiter. Crédits : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Gerald Eichstädt /Seán Doran

La NASA vient de partager une photo incroyable des nuages ​​tourbillonnants de Jupiter, la patronne du système solaire, capturée par la sonde Juno le 12 février dernier. Une image qui nous dresse un tableau à la fois sublime et chaotique de la géante gazeuse.

Débarquée dans le système jovien en 2016 après quasiment 5 ans de voyage, la sonde américaine Juno avait plusieurs objectifs. La NASA souhaitait par exemple déterminer le volume d’eau contenu dans l’atmosphère de la géante, dans le but de comprendre sa formation. Il était également question de « pénétrer » cette atmosphère afin d’en mesurer sa composition, sa température et ses mouvements, ou encore d’étudier sa magnétosphère. Par son implication, Juno nous est utile pour mieux comprendre Jupiter. Mais elle nous permet également d’en apprécier sa beauté.

Un tableau à la Van Gogh

Ce n’est pas le premier cliché du genre, mais c’est sans nul doute l’un des plus beaux. Capturée le 12 février dernier (18e survol de la planète), l’image nous dévoile une gigantesque toile façon Van Gogh, révélant des « caractéristiques atmosphériques dramatiques » de l’hémisphère nord de la planète, note la NASA. Nous sommes ici à un peu plus de 30 000 km d’altitude. « Les bandes et les tourbillons familiers de Jupiter sont en réalité des nuages ​​froids et venteux composés d’ammoniac et d’eau, flottant dans une atmosphère d’hydrogène et d’hélium », poursuit l’agence américaine.

Ce que nous a appris Juno

Ces hauts nuages visibles s’organisent en une douzaine de bandes parallèles à l’équateur et sont bordés par des courants atmosphériques (des vents) connus sous le nom de courants-jets. Les origines de ces structures en bandes n’étaient pas très bien connues avant l’arrivée Juno. Les chercheurs n’étaient en effet pas en mesure de dire si celles-ci étaient confinées en « surface » ou si elles pénétraient plus profondément dans la planète. La sonde, lors de son huitième survol en 2017, nous a finalement donné la réponse. Les données récoltées suggèrent en effet que le matériel s’écoule jusqu’à 3 000 kilomètres de profondeur.

Les données recueillies par la sonde lors de son premier passage au-dessus de la Grande Tache rouge de Jupiter, en juillet 2017, nous ont également permis de mieux appréhender cette célèbre formation. Le gigantesque anticyclone – 1,3 fois plus large que la Terre – semble prendre racine à environ 300 kilomètres de profondeur, dans l’atmosphère de la géante.

Initialement prévue en novembre 2017, la fin de la mission de Juno est désormais prévue pour 2021. L’électronique de la sonde se dégrade en effet à chaque passage dans la ceinture de radiations de Jupiter, et ne pourra encore « tenir » que quelques mois. À l’instar de Cassini – qui sombra dans l’atmosphère de Saturne pour éviter toute contamination de ses lunes – Juno devrait mourir dans l’atmosphère de Jupiter. Une manœuvre finale qui vise à préserver ses lunes Europe et Ganymède, susceptibles d’abriter un océan souterrain (et pourquoi pas la vie).

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