Sur un aéroport étasunien, plusieurs sociétés ont récemment effectué une première mondiale. Un pilote de chasse humain a affronté une IA pilotant un chasseur chinois J-20. Toutefois, il s’agissait d’une projection virtuelle. Quels sont les dessous de ce combat ?
Un combat mélangeant réalité et virtualité
En juin 2020, le Pentagone avait déjà fait part de son intention de faire combattre deux avions de chasse, le premier piloté par un humain et le second, totalement autonome, géré par une IA. Jack Shanahan du Joint Artificial Intelligence Center avait évoqué « une sorte de combat aérien » sans mentionner davantage de détails. L’objectif ? Tester les compétences guerrières d’une intelligence artificielle. Récemment, les sociétés Red 6 et EpiSci ont réalisé une expérience pour la DARPA, une agence du département de la Défense des États-Unis.
Un combat étonnant mélangeant réalité et virtualité s’est déroulé à l’aéroport de Camarillo en Californie. Le pilote humain était aux commandes d’un authentique Berkut 500 et l’IA dirigeait un chasseur furtif J-20 de l’armée de Chine. En revanche, ce J-20 n’existait pas physiquement, mais uniquement projeté virtuellement dans le casque porté par le pilote. Plus précisément, le pilote recevait des informations en réalité augmentée (AR) à l’aide d’une visière spéciale.
Par ailleurs, le Berkut 500 (voir ci-dessous) n’est pas un avion de chasse, mais un « plan canard », un petit avion embarquant une motorisation à hélice à l’arrière. L’aile principale en flèche se trouve à l’arrière, mais l’avant comporte également deux ailes de taille réduite. Or, la structure de cet avion lui permet de simuler les mouvements d’un avion de chasse.
L’IA pour un entraînement plus économique et plus sécurisé
Le système de réalité augmentée tactique aéroporté de Red 6 et EpiSci est en phase avec l’instrumentation de bord de l’appareil. Ce dernier interagit également avec ce qui se passe dans le cockpit. Afin d’obtenir une bonne représentation en AR en cours de vol, la technologie doit être parfaitement ingérée à l’habitacle. Évidemment, les capteurs externes et externes doivent fournir des données en temps réel de manière fluide.
Les responsables n’ont pas mentionné qui de l’humain ou de l’IA avait remporté le combat. Néanmoins, les chercheurs ont atteint leur objectif : tester en conditions réelles les capacités de l’IA en réalité augmentée. De plus, l’IA et l’AR permettent de simuler de véritables chasseurs étrangers avec leurs propres caractéristiques. Il est également possible de représenter les véhicules et autres installations au sol afin d’enrichir les scénarios de combat.
Pour les chercheurs, cette technologie pourrait permettre aux pilotes de chasse de s’entraîner au combat en conditions réelles. Les pilotes ont de nombreuses sensations sans avoir besoin de mettre en scène deux avions. Sans surprise, le coût d’un tel entraînement s’en trouve en outre divisé par deux. Enfin, cela supprime tout risque d’accident (collisions) entre avions.