Une fois sur Mars, comment faire pour revenir sur Terre ?

NASA habitat mars
Crédits : NASA

Aller sur Mars est une chose, en revenir en est une autre. Comment faire quand il n’y a plus de carburant ? Est-il possible de s’en procurer sur place en transformant la poussière ? La NASA travaille actuellement sur le sujet.

Nous ne sommes pas encore sur Mars, notamment parce que les défis techniques sont importants – entre autres. Si à l’heure actuelle nous sommes éventuellement capables de pouvoir acheminer des humains sur la planète rouge, en revenir serait pour l’heure impossible. Pour voyager longtemps, il faut voyager léger, et nous ne pouvons aujourd’hui pas nous permettre de transporter assez de carburant pour le retour. Comment faire alors ? Kurt Leucht, de la NASA, explique dans un papier comment l’agence américaine travaille actuellement à la mise au point de systèmes permettant d’extraire du carburant du sol martien, dans le but de ramener les astronautes sur Terre.

Mars Terre espace fusée
La planète Mars. Crédits : NASA/JPL Caltech

« Selon certaines estimations, pour acheminer un kilo de carburant vers Mars, les fusées actuelles doivent brûler 225 kilos de carburant en transit, explique le chercheur dans IEEE Spectrum. Nous commençons avec 226 kg pour finir avec 1 kg, ce qui donne un rapport de transmission de 226 : 1. Et le ratio reste le même, peu importe ce que nous expédions. Nous aurions besoin de 225 tonnes de carburant pour envoyer une tonne d’eau, une tonne d’oxygène ou une tonne de machines. La seule façon de contourner cette arithmétique sévère consiste à utiliser notre eau, notre oxygène et notre carburant sur place ».

Et la NASA se donne actuellement les moyens de le faire. Officiellement, cette machine est connue sous le nom de système d’utilisation des ressources in situ (ISRU). L’idée serait alors de pouvoir extraire l’eau du régolite – la poussière martienne retrouvée au sol, qui semble contenir de l’eau – pour finalement transformer cet H2O en hydrogène et en oxygène. Combinés avec le carbone de la fine atmosphère de Mars, les premiers arrivants pourraient alors produire du méthane, un carburant de fusée, stocké dans un camion-citerne mobile. Les astronautes pourraient ainsi consommer de l’eau et de l’oxygène – ou s’en servir pour cultiver des denrées, tandis que le carburant serait conservé sous forme de liquide cryogénique pour une utilisation future.

Dans les plans de la NASA, l’idée serait d’envoyer, avant l’arrivée humaine, le système ISRU pour travailler le sol de la planète rouge en condition de faible gravité. Les premiers astronautes arriveraient sur place quelques années plus tard, pour finalement utiliser ce carburant afin de rentrer sur Terre. « Cette technologie permettra un jour aux humains de vivre et de travailler sur Mars, et de revenir sur Terre pour raconter l’histoire », écrit le chercheur.

Tout ceci n’est à ce jour pas encore au point, et de nombreux autres défis se présenteront sans nul doute sur le chemin nous menant vers Mars (techniques, physiques, sanitaires, psychologiques, etc.). Mais ce dont on peut être sûr, c’est que les principales agences spatiales du monde entier se tournent actuellement vers cet objectif. En ce sens, nous pourrions débarquer sur Mars avant 2030.

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