Une exoplanète « interdite » découverte par des astronomes

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Crédits : Pixabay

Une équipe d’astronomes annonce la découverte d’une exoplanète évoluant dans le désert Neptunien de son système. Or, elle ne devrait pas être ici. Les détails de l’étude sont publiés dans les Avis mensuels de la Royal Astronomical Society.

Le désert Neptunien, c’est la région proche des étoiles où aucune planète de taille de Neptune ne peut évoluer. La zone, très irradiée, est en effet hostile aux géantes qui ne peuvent conserver leur atmosphère gazeuse. En général, ces mondes s’évaporent, ne laissant derrière que des noyaux rocheux. Du moins, c’est ce que suggère la théorie. Mais comme toujours, l’Univers est plein de surprises.

Planète « interdite »

Une équipe d’astronomes de l’Université de Warwick (Royaume-Uni) et dirigée par le docteur Richard West, annonce en effet avoir découvert l’un de ces mondes « interdits ». La dénommée NGTS-4b est environ trois fois plus grande que la Terre, 20 fois plus massive, et son rayon est environ 20 % inférieur à celui de Neptune. La planète fait le tour de son étoile tous les 1,3 jour, et sa température de surface est d’environ 1 000 degrés Celsius. Mais malgré ces conditions, NGTS-4b conserve toujours son atmosphère.

C’est tout simplement la première exoplanète de ce type évoluant dans un « désert Neptunien ». Mais alors, comment est-ce possible ? Les chercheurs proposent deux hypothèses. La première est que la planète se soit déplacée très récemment à l’intérieur de son système, peut-être au cours du dernier million d’années. Ou alors, son atmosphère serait vraiment très épaisse et continuerait encore de s’évaporer aujourd’hui.

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NGTS-4b – également connue sous le nom de « planète interdite ». Crédits : Université de Warwick/Mark Garlick

Un désert plus « vert » qu’il n’y paraît ?

On note que cette planète a été identifiée grâce au programme Next-Generation Transit Survey (NGTS), disponible dans les installations de Paranal de l’European Southern Observatory, dans le désert d’Atacama. Le principe consiste à s’appuyer sur la méthode du transit. Autrement dit, à rechercher des « creux » dans la lumière provenant d’une étoile, indiquant la présence d’une planète. En règle générale, les télescopes au sol ne peuvent détecter des creux de luminosité jusqu’à 1 %. Mais le programme NGTS, plus sensible, permet d’enregistrer des baisses aussi faibles que 0,2 %.

« C’est vraiment remarquable que nous ayons trouvé une planète en transition devant une étoile ne diminuant que 0,2 % de sa luminosité. Ça n’avait encore jamais fait avec des télescopes au sol, explique le chercheur. Nous examinons maintenant nos données pour voir si nous pouvons découvrir plus de planètes dans ces déserts neptuniens. Peut-être que le désert est finalement plus vert qu’on ne le pensait auparavant ».

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