exoplanète timelapse Beta Pictoris b
Crédits : Capture YouTube / European Southern Observatory (ESO)

Une exoplanète filmée autour d’une étoile à 63 années-lumière

Suivie depuis maintenant 4 ans, l’exoplanète Bêta Pictoris b est l’un des rares mondes extra-solaires à pouvoir être observé en imagerie directe. Un timelapse de son évolution autour de son étoile est même disponible.

Des milliers d’exoplanètes figurent aujourd’hui dans notre carnet d’adresses cosmiques (plus de 3 700 dans 2 818 systèmes planétaires). Mais la plupart ont été détectées de manière indirecte (via la méthode du transit et celle de la vitesse radiale). Imager directement ces mondes extra-solaires est une entreprise compliquée, notamment à cause de la forte luminosité des étoiles parentes. Mais une planète suffisamment grande pourrait être observée avec un télescope assez puissant. C’est le cas de Bêta Pictoris b, suivie depuis quatre ans par l’instrument SPHERE du Very Large Telescope (VLT), de l’ESO.

Une planète gigantesque, encore très jeune

Découverte en 2008, Beta Pictoris b est une jeune exoplanète – environ 23 millions d’années seulement (cette planète s’est donc formée à l’époque du Miocène terrestre). Elle est également très massive – 13 masses de Jupiter – et très grande : une fois et demie le rayon de Jupiter. Elle gravite autour de son étoile à une distance d’environ 9 UA (neuf fois la distance Terre – Soleil). Vous retrouverez enfin tout ce beau monde à environ 63 années-lumière de la Terre, dans la Constellation du Peintre.

La vidéo ci-dessous nous montre donc une planète imagée de manière directe :

À la recherche de la vie

L’imagerie directe d’exoplanètes sera dans les années à venir notre meilleure chance de déceler la présence éventuelle de vie ailleurs dans l’Univers – les recherches menées dans notre propre système mises à part. La méthode pourrait en effet permettre de caractériser l’atmosphère de ces mondes – si tant est qu’il y en ait une – révélant ou non la présence des ingrédients nécessaires à la vie telle que nous la connaissons.

Pour ce faire, les astronomes devraient pouvoir s’appuyer sur des télescopes de nouvelle génération. On pense notamment à l’instrument GMagAO-X, installé sur le télescope géant de Magellan (GMT), actuellement en construction à l’Observatoire Las Campanas (Chili), et dont la mise en service est prévue en 2025. Le très attendu James Webb Telescope (lancement en 2021), 10 fois plus puissant que Hubble, devrait également être capable de mesurer les compositions atmosphériques d’exoplanètes proches. Nous pourrions alors détecter d’éventuelles bio-signatures, et pourquoi pas des techno-signatures, confirmant l’existence d’une vie extraterrestre, présente ou passée.

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Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.