Selon une étude récente, les vrais jumeaux ne seraient pas totalement identiques génétiquement. Issus d’un seul œuf fécondé et embarquant le même matériel génétique, ils subiraient des mutations les différenciant très tôt lors du développement embryonnaire.
Des différences génétiques précoces
Il faut savoir qu’environ 20 % des grossesses gémellaires (deux fœtus) donnent de vrais jumeaux (monozygotes). Provenant d’un unique ovule fécondé par un même spermatozoïde, ils portent donc le même matériel génétique. Il est alors possible de penser qu’ils sont identiques et qu’ils le resteront à vie. Toutefois, ce n’est pas le cas selon une étude publiée dans la revue Nature Genetics le 7 janvier 2020. Les chercheurs de la société islandaise deCODE genetics ont séquencé l’ADN de 387 paires de vrais jumeaux, ainsi que celui de leurs parents, enfants et conjoints. Selon les scientifiques, des mutations précoces séparent en réalité les jumeaux identiques.
Une mutation est une altération d’une séquence d’ADN. Lors de la division cellulaire, des erreurs se produisent en effet au niveau de la réplication de l’ADN. Les chercheurs ont indiqué que les vrais jumeaux ont en moyenne 5,2 de ces différences génétiques précoces. Toutefois, 15 % des paires de vrais jumeaux ont davantage de différences génétiques, dont certaines jusqu’à cent.

Les facteurs génétiques à prendre en compte
Rappelons que ces différences génétiques précoces représentent une infime partie du code génétique de chaque jumeau. Néanmoins, ceci pourrait expliquer les petites différentes visibles entre deux vrais jumeaux. Ceci peut influencer leurs caractéristiques physiques, mais également leur prédisposition à certaines maladies. Citons par exemple la différence de taille ou encore le fait qu’un des deux jumeaux a potentiellement davantage de risques de contracter un cancer. Depuis des années, de nombreux chercheurs estiment que ces différences ont un lien avec des facteurs environnementaux comme le mode de vie ou encore l’alimentation. Ainsi, l’étude islandaise vient y ajouter les facteurs génétiques.
Cette même étude est la première à considérer l’ADN des parents, enfants et conjoints en plus de celui des vrais jumeaux. Ceci a notamment donné la possibilité aux scientifiques de déterminer le moment où se sont produites des mutations dans les cellules d’un vrai jumeau et dans celles de ses enfants (par héritage). De plus, les chercheurs ont également découvert des mutations s’étant produites avant la séparation de l’embryon en deux.
« Nous avons trouvé des paires de jumeaux où une mutation est présente dans toutes les cellules du corps d’un jumeau, mais pas du tout chez l’autre jumeau« , a observé Kari Stefansson, principal auteur de l’étude. « Parfois, le deuxième jumeau peut montrer la mutation dans certaines cellules, mais pas dans toutes les cellules.«