Une étude révèle que les européens sont devenus blancs il y a seulement 8 000 ans

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Jusque là, on savait que les premiers hommes installés en Europe étaient noirs de peau. C’était il y a 40 000 ans. Mais une récente étude réalisée par des anthropologues américains montre qu’il y a 8 500 ans, une majorité de la population européenne avait toujours la peau brune.

C’est au cours du récent congrès annuel de l’American Association of Physical Anthropologists qu’a été présentée une étude inédite, montrant que l’Homme européen est devenu majoritairement blanc plus tard qu’on ne le pensait, une étude rapportée par la revue Science. Si l’on savait qu’il y a 40 000 ans, les Européens avaient la peau noire, l’étude montre que les Européens ont commencé à devenir blancs au cours des 8 000 dernières années.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé le matériel génétique de 83 individus issus de différents sites archéologiques européens, notamment en Espagne, au Luxembourg et en Hongrie. Il a été déterminé que « l’Européen moderne » est issu d’une sorte de croisement entre trois populations du Néolithique, à savoir des chasseurs-cueilleurs, présents depuis le Paléolithique, des fermiers arrivés du Proche-Orient il y a 7.800 ans et enfin les Yamnaya, une population de bergers venue des steppes du nord de la mer Noire il y a 4 500 ans. Ce sont d’ailleurs probablement ces derniers qui ont introduit les langues indo-européennes en Europe.

« L’émergence de la peau dépigmentée est due à un étonnant mélange entre diverses populations dispersées dans le nord de l’Europe. Ces résultats montrent à quel point ces évolutions sont récentes », explique Nina Jablonski, paléoanthropologue à l’Université d’État de Pennsylvanie.

Deux gènes absents

On apprend notamment dans cette étude que nos ancêtres ne parvenaient pas à digérer les sucres contenus dans le lait et que la tolérance au lactose n’est apparue qu’il y a 4 300 ans. Ces travaux confirment qu’il y a environ 8 500 ans, les populations analysées en Espagne, au Luxembourg et en Hongrie ne possédaient pas les deux gènes SLC24A5 et SLC45A2 qui mènent à la dépigmentation, et par conséquent, à la peau pâle des Européens d’aujourd’hui.

Par contre, les observations menées sur le site archéologique de Motala, dans le sud de la Suède ont montré que les chasseurs-cueilleurs qui y vivaient il y a 7 700 ans possédaient bien de légères variantes de ces deux gènes, ainsi que le gène HERC2/ OCA2, responsable des yeux bleus et qui peut également contribuer à la peau claire et aux cheveux blonds. Il s’agissait là des premiers Européens blancs, ensuite, ce sont les migrations et les mélanges génétiques qui ont progressivement amené la majorité de la population d’Europe à avoir la peau blanche.

Sources : nature, arcinfo