Récemment, un journal scientifique majeur a rétracté une étude qui concluait que le réchauffement du climat n’était pas dû aux activités humaines mais au soleil. En effet, le papier paru en juin 2019 présentait plusieurs défauts. En particulier, une hypothèse erronée qui rendait caduque la conclusion avancée par les auteurs.
La communauté scientifique présente une position consensuelle dûment travaillée quant à l’origine du réchauffement observé sur Terre depuis le début de la révolution industrielle. En effet, il est désormais bien établi que la cause principale est le rejet croissant de gaz à effet de serre par les activités humaines.
Une étude aux résultats plus qu’étonnants
Or, en juin dernier, un papier surprenant dirigé par la physicienne Valentina Zharkova paraissait dans la prestigieuse revue Scientific Reports. Celui-ci concluait que le réchauffement récent n’avait en réalité peu ou pas à voir avec les émissions anthropiques. Au contraire, la raison essentielle serait à chercher dans une diminution de la distance entre la Terre et le soleil.
Pour justifier cette hypothèse, les auteurs ont mis en avant le fait que le soleil tend à osciller autour du barycentre du système solaire – le centre de masse. Et ce, sous l’effet des grosses planètes comme Jupiter ou Saturne. On parle à ce titre de mouvement solaire inertiel. Selon les chercheurs, ce déplacement aurait conduit l’astre à se rapprocher de la Terre d’environ 3 millions de kilomètres au cours des dernières centaines d’années. Assez pour initier un réchauffement rapide à l’échelle séculaire.
Une hypothèse irréaliste
Une conclusion totalement à contre-courant de la position consensuelle évoquée plus haut. La communauté des chercheurs impliqués dans l’étude du système climatique aurait-elle oublié de tenir compte de ce facteur ? En réalité, il s’est avéré que l’étude de Zharkova & al. reposait sur une hypothèse erronée.
Plus précisément, la Terre ne tourne pas autour du barycentre du système solaire mais essentiellement autour du soleil lui-même. De fait, quand bien même ce dernier subit des oscillations inertielles, la distance entre les deux ne change pratiquement pas. La présence de cette erreur – et d’autres – dans le papier a suscité de nombreuses critiques de la part du monde académique. À tel point qu’après avoir opéré une nouvelle relecture, la revue Scientific Reports a pris la décision de rétracter l’étude.
Enfin, notons que des changements dans l’orbite ou l’orientation de la Terre par rapport au soleil se produisent bel et bien. Ce sont les fameux cycles de Milankovitch. Toutefois, les mécanismes et les échelles de temps impliqués sont différents. Pour ces raisons, s’ils induisent des fluctuations climatiques à l’échelle de la dizaine ou centaine de milliers d’années, ces cycles ne sont pas en mesure d’expliquer l’évolution constatée depuis environ un siècle.
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