Une étoile vagabonde pourrait-elle, en passant, expulser la Terre de son système ? Des chercheurs se sont posés la question.
La gravitation, l’une des quatre forces fondamentales de la nature, n’est pas une force à proprement parler. Elle correspond en réalité à l’effet de distorsion de l’espace-temps par la présence d’énergie (comme une masse, qui en est une forme).
Prenons le cas de notre système : s’il n’y avait pas de Soleil, la Terre se déplacerait en ligne droite (bon s’il n’y avait pas eu le Soleil, il n’y aurait pas eu la Terre, mais admettons). En revanche, la présence du Soleil déforme le tissu de l’espace-temps, ce qui oblige la Terre à suivre sa courbure.
Donc, finalement, la Terre n’est pas réellement attirée par le Soleil. Elle suit simplement la courbure de l’espace provoquée par ce dernier.

Une étoile peut tout changer
Ces interactions entre objets sont relativement bien huilées. Si vous n’avez pas d’interférences, une planète en orbite autour d’une étoile pourra finalement profiter de sa chaleur vivifiante pendant des milliards d’années. Mais il suffit d’un rien pour que la mécanique s’enraye.
Dans notre système, les autres planètes affectent l’orbite de la Terre, mais elles opèrent de manière trop subtile pour véritablement la déstabiliser. Si les choses restent ainsi, notre monde sera tranquille pour le restant de ses jours. La situation pourrait en revanche rapidement dégénérer si une étoile vagabonde venait à se rapprocher d’un peu trop près.
Dans une telle situation, cette étoile pourrait en effet agir comme un véritable remorqueur gravitationnel. Notre planète, galvanisée en énergie, pourrait alors peu à peu s’éloigner du Soleil et pourquoi pas finir hors de sa zone habitable.
Ce scénario ne s’est bien évidemment jamais produit au cours des 4,5 premiers milliards d’années terrestres (évidemment, puisque que nous sommes toujours là), mais pourrait-il se produire à l’avenir ? Une équipe de chercheurs de l’Université de technologie de Téhéran (Iran) s’est penchée sur la question.

Ça n’arrivera (probablement) jamais
Dans leur document, publié sur le site arXiv, les chercheurs ont examiné plusieurs scénarios potentiels impliquant différentes masses d’étoiles, différents angles d’attaque ou vitesses de déplacement. Ce qu’il ressort, globalement, c’est que les étoiles les plus lentes seraient les plus dangereuses.
Ils ont en effet déterminé que si une étoile se déplaçait au moins aussi rapidement que la Terre en orbite autour du Soleil (soit un peu plus de 106 000 km / h), alors elle devrait passer au niveau de l’orbite de Jupiter pour avoir une chance de nous faire basculer. En passant sur une trajectoire plus éloignée, son influence gravitationnelle sur notre planète serait finalement quasi inexistante.
En revanche, une étoile se déplaçant moins rapidement pourrait causer beaucoup plus de problèmes. Bien sûr, la masse de l’étoile est à prendre en compte, tout comme son angle d’approche. Mais de manière générale, il suffirait que cette étoile borde notre système pour provoquer un véritable carnage à l’intérieur.
Sur la base de ces simulations, les chercheurs se sont ensuite appuyés sur nos connaissances des positions, des masses et des vitesses des étoiles les plus proches pour tenter de savoir si notre planète pourrait essuyer ce type de déstabilisation orbitale au cours de son histoire. Et, a priori, les chances sont très minces (environ une sur 15 000).
Si la vie terrestre venait à s’éteindre, ce ne sera donc pas à cause d’une étoile.
Les chercheurs ont par ailleurs estimé que le risque de déstabilisation gravitationnelle était 160 fois plus élevé dans le centre de la Voie Lactée. Ce qui paraît logique puisque l’on retrouve beaucoup plus d’étoiles dans « centre-ville » de la Galaxie que dans les banlieues périphériques.
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