Une énorme cavité se développe sous l’Antarctique

banquise antarctique
Crédits : iStock

L’opération IceBridge, actuellement en cours en Antarctique, a révélé il y a quelques jours une gigantesque cavité se développant sous le glacier Thwaites, à l’ouest du continent. Le « glacier le plus dangereux du monde » a perdu beaucoup plus de glace que prévu, et le taux de fonte s’accélère.

L’Antarctique – tout comme l’Arctique – est en première ligne du réchauffement climatique. Et le bilan n’est pas bon. Il y a quelques jours, une équipe de chercheurs nous révélait que le continent – et particulièrement sa partie est – avait subi une perte de masse de glace annuelle multipliée par six entre 1979 et 2017. Retour aujourd’hui à l’ouest, avec le glacier Thwaites, considéré par de nombreux chercheurs comme le glacier « le plus dangereux de la planète ». Massif et fragile. Et le monstre inquiète aujourd’hui davantage. De nouveaux relevés radar ont révélé une cavité mesurant près de 300 mètres de hauteur, suffisamment grande pour contenir 14 milliards de tonnes de glace.

Cercle vicieux

Un gigantesque réservoir de glace aurait ainsi complètement disparu. Autre point important : la majorité de cette glace aurait disparu en trois ans seulement, victime du réchauffement des eaux au fond du glacier. Le cercle vicieux s’est installé : plus le trou s’élargit, plus la glace est exposée à l’eau, ce qui accélère la fonte, déstabilisant davantage le glacier. Et ainsi de suite. on note par ailleurs que le glacier Thwaites contribue actuellement à environ 4 % de l’élévation du niveau de la mer dans le monde. Mais s’il devait disparaître entièrement, l’ogre de glace pourrait soulever le niveau des océans d’environ 65 centimètres.

glacier Thwaites
Le glacier Thwaites. Crédits : NASA/OIB/Jeremy Harbec

 

Ce schéma de fonte reste pour l’heure très complexe. La US National Science Foundation et le British National Environmental Research Council préparent d’ores et déjà un projet sur le terrain d’une durée de cinq ans, dans le but de mieux appréhender les processus en cours. L’expédition devrait être programmée à la fin de cette année, ou au début de l’année prochaine. Des nouvelles données qui, on l’espère, pourront permettre de mieux cerner le phénomène, pour envisager des solutions possibles.

« De telles données sont essentielles pour que les parties prenantes se concentrent sur les zones d’action », confirme Pietro Milillo, principal auteur de cette étude publiée dans Science Advances. Comprendre les détails de cette fusion de la glace avec l’océan sera également essentiel pour anticiper son impact sur l’élévation du niveau de la mer au cours des prochaines décennies.

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