Une deuxième personne connaît une rémission durable du VIH

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Cellule infectée par le VIH / Crédits : NIAID

En Grande-Bretagne, un patient est devenu le deuxième adulte connu dans le monde à s’être débarrassé du VIH-1, le virus à l’origine du sida. L’homme avait bénéficié d’une greffe de moelle osseuse d’un donneur résistant au VIH il y a trois ans.

Deuxième cas de rémission

Dix ans après le premier cas confirmé (le « patient de Berlin ») d’un patient souffrant du VIH s’étant remis de la maladie, une deuxième personne (le « patient de Londres ») connaît actuellement une rémission durable du VIH-1 après avoir interrompu son traitement il y a 19 mois. Comme il y a dix ans, ce patient a dû subir des transplantations de moelle osseuse. Le but : transmettre des cellules souches de donneurs ayant une mutation génétique rare empêchant le VIH de s’installer. L’étude de cas sera prochainement publiée dans la revue Nature.

« En parvenant à une rémission sur un deuxième patient tout en utilisant une approche similaire, nous avons montré que le « patient de Berlin » n’était pas une anomalie », explique Ravindra Gupta, professeur à l’Université de Cambridge. Une batterie de tests extrêmement sensibles ne montre à ce jour toujours aucune trace de la précédente infection. Les médecins tiennent tout de même à rester prudents. « Il n’existe aucun virus que nous puissions mesurer », poursuit Ravindra Gupta, qui considère son patient « en rémission », mais avertit qu’il est encore « trop tôt pour dire qu’il est guéri ».

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Crédits : Wikipédia

Une intervention complexe et risquée

L’homme avait contracté le VIH en 2003, apprend-on, avant de développer en 2012 un type de cancer du sang appelé lymphome de Hodgkin. En guise de dernière chance en 2016, ses médecins ont alors décidé de lui greffer de la moelle osseuse d’un donneur qui présentait une mutation génétique appelée CCR5 delta 32, lui conférant une résistance au VIH. L’intervention n’a pas été sans risques, et de nombreux effets secondaires ont été observés. Mais il semblerait que les greffes aient finalement été concluantes.

La plupart des médecins s’accordent à dire que ce type d’intervention ne peut être élargi au plus grand nombre. Trop risqué, trop coûteux, et le nombre de donneurs est très limité. Ces résultats pourraient néanmoins permettre d’explorer des pistes potentielles de traitement du VIH. Pour l’heure, le seul véritable moyen de tenir le virus à distance reste une combinaison de médicaments. On rappelle que la pandémie de sida a tué environ 35 millions de personnes dans le monde depuis son apparition dans les années 1980. Environ 37 millions de personnes sont actuellement infectées par le VIH.

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