Une découverte témoigne de l’immense puissance de l’arc anglais médiéval

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La tapisserie de Bayeux. Crédits : Wikimedia Commons

Un crâne datant du XVe siècle découvert à Exeter, en Angleterre, témoigne du pouvoir perforant de certaines flèches tirées à l’arc long.

L’arc long, très utilisé par les Anglais à l’époque du Moyen-Âge pour chasser ou pour faire la guerre, était une arme redoutable. Les archers qui en étaient munis ont notamment joué un rôle déterminant dans les célèbres victoires militaires anglaises, y compris les batailles de Crécy et d’Agincourt pendant la guerre de Cent Ans.

Et pour cause, les flèches décochées, taillées dans du peuplier ou du frêne, étaient volontairement lourdes pour augmenter leur pouvoir de perforation (entre 60 et 80 g au lieu de 20 g pour une flèche moderne) et coiffées de pointes bodkin. Ces flèches se montraient particulièrement efficaces pour percer les cottes de mailles à moins de 100 mètres de portée, et même les armures de plates (composées de plaques de métal), en deçà de 60 mètres.

Nous savions donc cette arme redoutable, mais peut-être avons-nous encore sous-estimé sa puissance… En témoigne une récente étude publiée dans le Journal des Antiquaires.

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Les pointes bodkin étaient les plus utilisées durant l’époque médiévale du fait de leur caractère perforant et de leur facilité de fabrication. Crédits : Boneshaker/Wikipédia

Il y a quelques années, des archéologues ont découvert un cimetière médiéval lors de la construction d’un centre commercial près du centre-ville d’Exeter (Angleterre). Parmi les ossements ont été découverts au moins trois dents et 22 fragments d’os humains, y compris un crâne quasi complet, des os de la jambe et plusieurs avant-bras.

Tous ces ossements montraient des signes de fractures survenues au moment de la mort ou peu de temps avant, expliquent les chercheurs. Et toutes ont été causées par des flèches tirées d’un arc long.

Une flèche capable de percer un crâne

Parmi les restes squelettiques, l’attention fut portée sur le crâne, qui présentait une blessure d’entrée (juste au-dessus de l’oeil droit) et de sortie. Preuve que les flèches tirées à l’arc long, dont l’empennage était en plume d’oie, pouvaient percer et traverser le crâne humain.

Dans ce cas précis tout au moins, la flèche tournait probablement dans le sens des aiguilles d’une montre au moment où elle est entrée en contact avec le crâne de la victime. Les chercheurs pensent également que, tandis que la pointe de flèche sortait à l’arrière de la tête, la tige est restée coincée à l’intérieur avant d’être volontairement rétractée par l’avant, créant finalement davantage de fractures.

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La flèche entre par le haut de l’œil droit de la victime, et ressort à l’arrière de son crâne. Crédits : Oliver Creighton / Université d’Exeter
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La blessure d’entrée située juste au-dessus de l’œil droit. Crédits : Oliver Creighton / Université d’Exeter

Soulignons également cette autre blessure isolée sur un tibia droit. La flèche, là encore, aurait traversé la chair par derrière avant de venir se loger dans l’os.

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Une fracture du tibia droit provoquée par une flèche. Crédits : Oliver Creighton / Université d’Exeter / PA

Toutes ces blessures laissent à penser que ces personnes (des hommes) sont probablement mortes au combat avant que leurs corps ne soit finalement déplacés dans ce lieu de sépulture, suggèrent les chercheurs.

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