Une carte pour montrer que notre empathie change en fonction des espèces animales

carte affective du vivant
La toute première carte affective de la biodiversité est l’œuvre de chercheurs français ! Crédits : Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN)

Pour la toute première fois, des chercheurs ont dressé une « carte affective » de la biodiversité. Celle-ci est destinée à montrer comment notre perception et notre empathie peuvent changer d’une espèce vivante à une autre.

Une première carte affective de la biodiversité

À l’origine de ce projet, nous retrouvons une équipe de chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et de l’Université de Montpellier (France). Leur objectif était de déterminer dans quelle mesure notre capacité à être en empathie avec d’autres organismes fluctue d’une espèce à l’autre. Cette toute première « carte affective » du monde vivant a été publiée dans la revue Scientific Reports le 20 décembre 2019.

Afin d’élaborer cette carte, pas moins de 3 500 personnes ont répondu à un questionnaire en ligne. Ces volontaires ont été confrontés à un échantillonnage photographique d’organismes très diversifiés allant des plantes aux humains. Il s’agissait d’évaluer leur perception des espèces, ainsi que leur empathie. Par exemple, les volontaires devaient choisir entre deux espèces, à savoir laquelle méritait davantage d’être sauvée.

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La toute première carte affective de la biodiversité est l’œuvre de chercheurs français !
Crédits : Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN)

L’orang-outan suscite le plus d’empathie

« Lorsqu’une espèce nous est évolutivement proche, nous partageons avec elle des caractéristiques, notamment physiques, progressivement acquises au cours de notre évolution commune » déclarent les chercheurs.

Pour les meneurs de l’étude, les résultats sont très parlants. Ceux-ci montrent notamment l’emprise des mécanismes anthropomorphiques dans notre rapport affectif à tout ce qui est vivant. Ainsi, les espèces vivantes se rapprochant le plus de nous génèrent davantage d’empathie, comme les grands singes et autres primates. À l’opposé, les espèces de type insectes, plantes et champignons ont le moins de succès. Les chercheurs ont déterminé l’espèce vivante générant le plus d’empathie : l’orang-outan. Rappelons que les images d’un orang-outan face à un bulldozer détruisant sa forêt en 2018 avaient beaucoup marqué les esprits. Au contraire, les espèces telles que les tiques, les cactus et les méduses ont laissé tout le monde indifférents.

Les chercheurs expliquent également que leur carte affective devrait permettre de s’interroger sur l’influence exercée par nos biais sensoriels et émotionnels concernant notre rapport au vivant. Il s’agit également de comprendre à quel niveau cette influence impacte des domaines tels que l’anthropologie ou encore les sciences cognitives (ou de l’évolution). Autrement dit, notre différence d’empathie influence sûrement nos actes concernant la protection des espèces et le bien-être animal, il s’agit de mesurer les proportions de ce phénomène.

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