Une carte récemment publiée permet de visualiser les derniers refuges où les espèces menacées du monde sont pour l’heure protégées. Les « points chauds » sont également répertoriés. De quoi mettre en place des efforts de conservation plus ciblés.
Les principales causes de mortalité des espèces sauvages dans le monde sont le braconnage et la transformation de leur habitat naturel. Mais quels sont les environnements les plus à risques ? Une équipe de chercheurs a récemment tenté de répondre à la question. D’un autre côté, ces données leur ont également permis de cartographier les zones pour le moment exemptes d’interférences humaines. En ayant connaissance de ces environnements – protégés ou non – nous pourrions alors mieux cibler les efforts de conservation. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Plos Biology.

Points chauds et derniers refuges
« Nous avons répertorié 15 des menaces humaines les plus préjudiciables, y compris la chasse et le défrichement des terres, parmi 5 457 mammifères, oiseaux et amphibiens menacés, explique James Allan, de la School of Biological Sciences de l’Université du Queensland (Australie). Il est le principal auteur de l’étude. Nous avons constaté qu’un quart des espèces évaluées sont affectées par des menaces couvrant plus de 90 % de leur répartition. Plus préoccupant encore, poursuit-il, nous avons identifié 395 espèces affectées par des menaces dans 100 % de leur aire de répartition ».
Parmi les « points chauds » figurent notamment cinq pays de l’Asie du Sud-Est : Malaisie, le Brunei, Singapour, l’Indonésie et Myanmar. En ces lieux, l’impact humain est considérable, empiétant sur les mangroves et les forêts tropicales qui abritent la plus grande diversité de vie sur Terre. Parmi les derniers vestiges de vie sauvage – où les espèces menacées (environ 1 000) sont pour le moment à l’abri – figurent certaines des parties de la forêt amazonienne, des Andes, de l’Himalaya oriental et des forêts du Liberia en d’Afrique de l’Ouest.

Efforts de conservation simultanés
Partant de ce constat, plusieurs actions peuvent être entreprises sur deux fronts distincts. Une première étape consiste à garantir la sécurité des actuels refuges exempts de menaces humaines, en mettant en place des zones protégées essentielles la survie des espèces. Parallèlement, il est également primordial de s’occuper des espèces vulnérables en mettant en place une « gestion active de la menace ». De la même manière, il est nécessaire de garantir des refuges pour le vivant tout en freinant, autant que faire se peut, l’impact humain dans ces environnements.
« S’attaquer aux menaces et protéger les refuges sont des approches complémentaires qui seront plus efficaces si elles sont menées simultanément, note le chercheur. Notre étude fournit des informations permettant de guider ces efforts et de contribuer au succès des plans de conservation nationaux et mondiaux. Nous devons nous assurer que ces actions sont dirigées vers les domaines prioritaires et qu’elles bénéficient d’un soutien financier et politique suffisant ».
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