Tandis que le soleil se levait sur l’État du Kansas (États-Unis) le 26 février dernier, les images satellitaires mettaient en lumière un phénomène pour le moins atypique. En effet, une bande de neige exceptionnellement étroite couvrait les plaines de l’État selon un axe nord-ouest/sud-est.
Une couche de dix à trente centimètres d’épaisseur tombée la veille couvrait en effet près de 250 kilomètres de long pour seulement une quinzaine de kilomètres de large. La capture ci-dessous montre que cette bande apparaît comme un prolongement du manteau neigeux bien plus homogène présent sur le Nebraska. Notez également la transition rapide entre sol enneigé et sol nu qui donne un aspect « coupé au couteau » aux bords du sillage d’or blanc.
Une perspective prenante
Étant donné sa dimension très réduite, le phénomène pouvait être apprécié d’un seul coup d’œil au détour d’un vol en avion. La capture présentée en image de couverture et que vous retrouvez ci-après offre un exemple très explicite. Sur une distance d’à peine quelques centaines de mètres, les habitants pouvaient passer d’un paysage immaculé de blanc à un sol totalement dépourvu de neige. De quoi en surprendre plus d’un !
Figured @KATVToddYak would like this. Very cool snow storm track in Kansas. pic.twitter.com/Ym8InbMQBA
— Leigh Marts (@ltmarts) February 27, 2020
Au cours de la journée du 26 février, la neige s’est mise à fondre sous l’effet du réchauffement solaire. Aussi, le manteau neigeux s’est réduit par les flancs, lui donnant un aspect de plus en plus étroit. La façon dont ce processus s’articule rappelle la dissipation des nuages de basses couches de type stratus. Enfin, on notera que plusieurs accidents de la route ont été rapportés au cours de cet épisode.
Une bande de précipitation à caractère convectif
À l’origine de cet événement inhabituel, on trouve un système dépressionnaire d’altitude peu mobile et alimenté par une langue d’air relativement doux et humide. Compte tenu des basses températures près du sol, le soulèvement de cet air a conduit à l’apparition de précipitations solides entre le Nebraska et le Kansas.
En outre, la présence d’un environnement légèrement instable a favorisé un mode convectif, connu pour donner naissance à des bandes frontales parfois intenses mais confinées spatialement. Les observations radars confirment l’échelle réduite ainsi que la quasi-stationnarité de celle qui a transité sur les plaines centrales du Kansas ce 25 février.
Ainsi, la neige s’est déposée selon un schéma assez original. On retrouve habituellement ce type de sillage blanc en aval des grands lacs américains lorsque de l’air arctique arrive au-dessus des eaux plus chaudes, générant une forte instabilité et de nombreux panaches d’averses de neige.
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