Au Japon, des chercheurs ont rĂ©alisĂ© d’importants progrès en laboratoire concernant la culture de follicules pileux. NĂ©anmoins, il semble que la culture de cheveux en laboratoire aille bien plus loin que la simple rĂ©solution des problèmes de calvitie.
Calvitie et follicule pileux
La calvitie, ou alopĂ©cie androgĂ©nique (AGA), est relative Ă une importante et anormale perte de cheveux. Ă€ l’origine de cette dernière, nous retrouvons des facteurs gĂ©nĂ©tiques, hormonaux et environnementaux. Touchant 50 % des hommes et 20 % des femmes, l’AGA n’est pas nuisible pour la santĂ© mais peut engendrer une baisse du bien-ĂŞtre psychologique. Du cĂ´tĂ© des traitements, il existe certains mĂ©dicaments, mais les plus efficaces occasionnent des effets secondaires indĂ©sirables. Citons Ă©galement la greffe de follicules pileux, mais cette intervention est très coĂ»teuse.
Rappelons au passage que le follicule pileux ou follicule pilo-sĂ©bacĂ© est la zone de production du sĂ©bum et du poil. Ainsi, il s’agit de l’endroit oĂą a lieu le processus de kĂ©ratinisation, autrement dit la transformation de la kĂ©ratine en cheveu. Le follicule pileux se dĂ©bouche avec l’aide des glandes sĂ©bacĂ©es et favorise la sĂ©crĂ©tion de sĂ©bum, une substance permettant de lubrifier le cheveu.
Des chercheurs de la Yokohama National University (Japon) ont dernièrement dĂ©voilĂ© leurs progrès concernant les follicules pileux. Leur Ă©tude publiĂ©e dans la revue Science Advances le 21 octobre 2022 porte sur la croissance et la pigmentation de ces follicules. Les chercheurs en ont cultivĂ© en laboratoire et, Ă l’avenir, cette avancĂ©e pourrait rĂ©pondre aux problèmes de calvitie. Toutefois, les scientifiques estiment que les applications peuvent ĂŞtre plus nombreuses et variĂ©es.
Des travaux aux multiples applications
Ces travaux pourraient rendre les analyses toxicologiques – se basant parfois sur le cheveu – plus performantes. Par ailleurs, cultiver des follicules pileux reprĂ©sente une victoire concernant la lutte contre l’exploitation animale. En effet, les scientifiques travaillant sur le sujet rĂ©alisaient principalement des tests sur des animaux, ce qui ne devrait bientĂ´t plus ĂŞtre nĂ©cessaire. D’une manière gĂ©nĂ©rale, l’Ă©tude japonaise est synonyme de progrès en matière d’organoĂŻdes. Il s’agit d’organes simplifiĂ©s et rĂ©duits que la Science tente depuis longtemps de reproduire en laboratoire.
« Le système de culture organoĂŻde dĂ©veloppĂ© par l’Ă©quipe de recherche a gĂ©nĂ©rĂ© des follicules pileux et des tiges pileuses avec une efficacitĂ© de près de 100 %. Les organoĂŻdes du follicule pileux ont produit des follicules pileux complètement matures avec de longs cheveux – environ 3 mm de longueur sur 23 jours de culture. » peut-on lire dans le communiquĂ© relatant l’Ă©tude.
Selon les chercheurs, ces organoĂŻdes reprĂ©sentent un outil prometteur pour Ă©lucider les mĂ©canismes de la morphogenèse du follicule pileux in vitro. Ainsi, cette avancĂ©e pourrait permettre de rĂ©aliser des progrès Ă la fois en mĂ©decine rĂ©gĂ©nĂ©rative et dans le dĂ©veloppement de mĂ©dicaments Ă l’aide de cellules d’origine humaine.