Une avancée prometteuse vers un traitement pour réparer une moelle épinière endommagée

moelle épinière vue artiste
Crédits : SomkiatFakmee / istock

Le jeudi 14 juin 2018, les résultats d’une étude sont sortis : ils tendent vers un traitement génique pour réparer une moelle épinière abîmée par contusion. Aujourd’hui, une colonne vertébrale n’est pas toujours soignable. Et les docteurs font autant appel à la chance (malheureusement) qu’à leurs connaissances pour permettre le rétablissement de leurs patients.

Ce nouveau traitement se nomme la chondroïtinase ABC (ChABC). Comme indiqué précédemment, il en est encore au stade pré-clinique. Selon le rapport de l’expérience, les scientifiques, menés par la docteure Bradbury, ont créé un nouveau gène : le chondroïtinase. Celui-ci se comporte comme un virus, et à ce titre son travail est d’allez attaquer un autre gène : le protéoglycane de sulfate de chondroïtine (CSPG). Celui-ci est responsable du blocage de la transmission d’informations neuronales ainsi que de l’empêchement des réparations plastiques. Les scientifiques ont créé le chondroïtinase pour être efficace sur tous les mammifères.

Les chercheurs anglais limitent pour l’instant leur avancée à une moelle épinière endommagée par contusion, mais on peut espérer que les expériences futures permettront d’aller plus loin.

Un gène connu depuis 2010

Le gène ChABC a été décrit pour la première fois en 2010 dans une étude, où la docteure Muir annonce sa découverte et ses capacités. Il a mené des expériences in vitro de ce gène sur des cellules humaines. Les résultats et le potentiel de ce dernier ont été suffisants pour encourager ses collègues à mener diverses expériences pour confirmer ses résultats et commencer à étudier toutes les conséquences possibles de ce genre de manipulation génétique sur la moelle épinière.

C’est ainsi qu’en 2018, une nouvelle étape du processus vers un traitement a été franchie. Il faut comprendre que la recherche est assez lente, car les traitements géniques n’existent pas depuis longtemps – en comparaison des autres branches de la médecine.

moelle épinière femme triste dos
Crédits : Pixabay

Une expérience menée sur des rats ayant une moelle épinière endommagée

La docteure Bradbury avait à sa disposition 85 rats femelles. Dans ce genre d’expérience, chaque rat possède sa propre identité afin d’être tracé et de pouvoir notifier les changements les plus infimes. Ils ont donc été répartis en 4 groupes, et divers tests ont été réalisés afin de notifier leurs performances effectives. Il s’agissait notamment de grimper une échelle ou d’atteindre de la nourriture placée à un endroit difficile d’accès.

Ensuite, les rats ont subi un dommage à la moelle épinière, et le gène leur a été inoculé. Celui-ci est programmé pour se détruire au bout d’un certain temps. Ainsi, chaque groupe de rats a reçu le traitement sur une durée définie :

  • pas de traitement pour le groupe 1
  • 2 semaines et demie pour le groupe 2
  • 5 semaines pour le groupe 3
  • 8 semaines pour le groupe 4

Des signes encourageants ont été constatés pour le groupe 2. Ceux-ci ont retrouvé un usage réduit de leurs pattes et de leur sensibilité. Cependant, les résultats pour le groupe 4 (le traitement le plus long) sont les plus encourageants, puisque même s’ils n’ont pas retrouvé un usage complet de leurs pattes, une certaine mobilité a été observée.

Que va-t-il se passer ensuite ?

Tout d’abord, il faut encore confirmer les résultats d’Elizabeth Bradbury. Ensuite, une nouvelle expérience doit montrer les effets à long terme du gène sur le corps du rat.

Cependant, il faut signaler que  cette équipe n’est pas la première à arriver à ces conclusions. Une autre équipe, menée par la docteure Hu, est elle parvenue aux mêmes résultats un peu plus tôt dans l’année en menant l’expérience sur un chien. Elle a aussi observé une amélioration des capacités locomotives de l’animal après transmission du gène.

Source : Brain (docteure Bradbury) – Brain (docteure Hu) – ScienceDirect (docteure Muir)

Articles liés :