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Crédits : ErikKarits / iStock

Des armées de cafards cyborgs téléguidés bientôt larguées sur les champs d’opération ?

Dans une étude récente, des chercheurs du Japon et de Singapour expliquent avoir équipé des cafards avec un dispositif qui permettait de les téléguider. L’idée est d’en stocker un certain nombre dans un robot afin de pouvoir les larguer dans certains endroits.

Contrôler tout un groupe de cafards

Possiblement plus anciens que les dinosaures, les cafards (ou blattes) répugnent un nombre incalculable de personnes. Toutefois, certains projets incluent leur utilisation, comme celui de l’Université d’Osaka (Japon) et de l’Université de technologie de Nanyang (Singapour). Les chercheurs ont en effet fixé un dispositif dans le dos de ces insectes afin de les diriger à distance, une innovation présentée dans une prépublication sur la plateforme arXiv le 27 mars 2023. « Cette recherche propose une solution en intégrant des insectes vivants à des contrôleurs électroniques miniatures pour permettre un contrôle programmable de type robotique et en proposant un nouvel algorithme de contrôle de l’essaimage. », peut-on lire dans le document.

Selon l’étude, il est question de petits « sacs à dos » qui comportent des électrodes. En interagissant avec les organes sensoriels des blattes, cela permet alors de les contrôler à distance. Durant les phases de test, les scientifiques ont tenté avec succès de contrôler un essaim de cafards comme s’il s’agissait d’une seule et même unité d’infanterie. Les cafards bougent ensemble sous le contrôle de l’opérateur qui agit depuis son ordinateur.

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Crédits : Université d’Osaka / arXiv

Une réelle utilité ?

Bien qu’il s’agisse ici seulement d’une prépublication non validée par des pairs, les chercheurs nippons et singapouriens sont assez confiants en ce qui concerne leurs travaux. Selon eux, leurs blattes téléguidées pourraient être stockées dans des robots afin d’être larguées n’importe où. Par ailleurs, ce même robot pourrait recharger les batteries des blattes ou encore leur fournir de la nourriture en cas de besoin.

Derrière ce dispositif, l’idée est d’envoyer les cafards dans des endroits difficiles d’accès, par exemple une zone sinistrée à la suite d’un séisme important. Autrement dit, l’innovation pourrait servir lors de missions de sauvetage. Il serait aussi possible d’effectuer des relevés environnementaux sur de larges zones ou encore d’en faire une utilisation à des fins militaires pour l’heure inconnues.

En 2020, une société japonaise travaillait déjà sur un projet similaire baptisé Calmbots. Or, il était déjà question d’équiper des blattes à l’aide d’électrodes afin de contrôler leurs mouvements. Il avait toutefois une particularité : les chercheurs avaient élaboré un algorithme qui permet à des cafards « suppléants » de passer derrière d’autres individus afin de corriger leurs potentielles erreurs au moment d’effectuer une tâche.

En complément, les chercheurs explorent également le potentiel de ces cafards téléguidés dans la surveillance des zones à haut risque. Équipés de capteurs miniatures, ces insectes pourraient collecter des données sur la qualité de l’air, la température ou encore la présence de substances chimiques dangereuses. Cette capacité à évoluer dans des environnements hostiles et complexes les rend particulièrement adaptés pour intervenir là où les humains et les robots traditionnels peinent à opérer, renforçant leur rôle potentiel dans des missions critiques pour la sécurité et l’environnement.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.