En France, les observations d’un ver plat originaire d’Amérique du Sud semblent se multiplier. Signalé désormais dans les trois quarts du territoire français, le ver préoccupe. En effet, celui-ci représenterait une menace pour la biodiversité.
Des centaines de signalements
Dans une étude parue dans le journal scientifique Peer J le 6 février 2020, il est fait état de la présence de plusieurs espèces de plathelminthes en France. Or, il est question de centaines de signalements de ces vers plats, provenant en réalité d’Amérique du Sud. Les chercheurs du Muséum d’Histoire naturelle (France) et de la James Cook University (Australie) ont affirmé que l’espèce signalée dans plus de la moitié des cas n’est autre que l’Obama nungara.
Identifiée officiellement en 2016 au Brésil, cette espèce de ver plat peut mesurer jusqu’à 70 mm de long. Présente sur 75 % du territoire français, l’espèce Obama nungara semble avoir élu davantage domicile dans l’ouest du pays, notamment en Gironde. Signalé la première fois en 2013 en France, ce ver à l’époque inconnu a depuis fait l’objet de nombreuses observations dans toute l’Europe occidentale. Si l’Obama nungara semble être une espèce brésilienne, les premiers spécimens sont en réalité arrivés d’Argentine. Ceux-ci ont voyagé par bateau dans des plantes en pots destinées à l’exportation vers l’Europe.
Une menace pour l’environnement
Le fait est que lorsque le ver plat en question arrive dans un jardin, ce dernier prolifère et devient envahissant. En effet, il est capable de passer de jardin en jardin avec une facilité déconcertante. Il s’agit désormais d’une espèce jugée invasive. De plus, si ce genre de ver se reproduit rapidement, celui-ci résiste à ses prédateurs. Particulièrement fragile, l’animal décourage en revanche par son arsenal chimique lui donnant très mauvais goût.
Le problème relatif à l’Obama nungara concerne la biodiversité et son équilibre. Il faut savoir que ce ver est lui-même un prédateur redoutable pour d’autres animaux du sol tels que les vers de terre, les escargots et consorts. De nombreuses questions restent en suspens, comme le nombre de proies dévorées par ce ver, ou encore l’impact précis de celui-ci dans les jardins. Toutefois, les chercheurs sont sûrs d’une chose : il s’agit là d’un « loup dans la bergerie ».
Les meneurs de l’étude estiment que limiter l’invasion de ce genre de ver relève quasiment de l’impossible. Aucun produit n’est homologué ni autorisé contre ce type d’espèce et les écraser ne représente pas une solution efficace. Les chercheurs désirent poursuivre leur travail de cartographie de l’invasion en continuant à solliciter l’aide des citoyens désirant signaler des cas. L’objectif est de mesurer avec précision l’impact écologique du ver.
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