Un vaste panache de poussières sahariennes prend la direction des États-Unis !

Crédits : NOAA.

Un imposant nuage de sable issu du Sahara traverse actuellement la partie nord de l’Atlantique tropical. Soufflées et transportées en altitude par les vents circulant sur le désert, les poussières atteindront le sud des États-Unis en cours de semaine prochaine.

Elles devraient apporter une légère dégradation de la visibilité et de la qualité de l’air à partir de mercredi prochain, mais surtout rendre les couchers de soleil particulièrement prenants. En effet, les particules renforceront la diffusion des rayons solaires dans l’atmosphère. Aussi, le ciel est promis à de vives couleurs rougeoyantes lorsque l’astre se situera à proximité de l’horizon.

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Image satellite dans le canal visible du panache de poussière au 18 juin 2020. Crédits : NASA.

Poussières sahariennes : de l’Afrique de l’ouest à l’Amérique du nord

D’ici là, le panache aura survolé les Antilles, dont Porto Rico, Haïti ou encore Cuba. Dans ces zones, il sera plus concentré que lors de son arrivée aux États-Unis. De fait, les effets susmentionnés seront plus marqués. La concentration en sable sera assez importante pour rendre le ciel terne voire brunâtre. Lorsque le nuage est dense, la vie socio-économique en est parfois affectée. C’est ce qui s’est par exemple produit en février dernier aux Îles Canaries avec la fermeture des écoles et la suspension du trafic aérien.

« De larges panaches de poussières sahariennes pénètrent régulièrement dans l’océan Atlantique de la fin du printemps au début de l’automne » explique Haley Brink, météorologue à CNN. « De temps en temps, lorsque le panache est suffisamment grand et que les alizés y sont propices, la poussière peut parcourir des milliers de kilomètres à travers l’Atlantique jusqu’aux États-Unis ».

L’animation ci-dessus est une simulation produite par le modèle de prévision météo de la NASA. Elle illustre bien comment l’air chargé de sable s’échappe de l’Afrique de l’ouest et se propage jusqu’en Amérique du nord. On remarque également la rotation anticyclonique du panache et sa dilution progressive à mesure qu’il s’éloigne du désert.

Un frein au développement des cyclones tropicaux

Par ailleurs, on notera que la circulation de ce sable au-dessus de l’océan tropical inhibe temporairement l’activité des ouragans. « La poussière est la partie visible de la zone qui voit son potentiel de développement tropical réduit » détaille Chad Myers à CNN. « Ce sont l’air sec et le cisaillement vertical du vent qui accompagnent la poussière qui sont les facteurs déterminants pour limiter le développement des phénomènes tropicaux ». Dans le jargon, les spécialistes désignent cette couche d’air stable en altitude par l’acronyme SAL – pour Saharan Air Layer.

Toutefois, des orages isolés sont toujours en mesure de produire. Le cas échéant, ils peuvent transporter une partie des particules vers la surface et donner lieu à des pluies de boue. On observe de temps à autre un phénomène similaire – même si de moindre échelle – à nos latitudes lorsque des poussières remontent en flux de sud. Les précipitations tendent alors à s’accompagner de sable, laissant une signature caractéristique sur les surfaces exposées. En particulier, sur les vitres et les carrosseries des véhicules.

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