Un symptôme de la schizophrénie effacé grâce à l’inhibition d’un gène

Crédits : Flickr / Marco Castellani

Des chercheurs américains disent avoir obtenu des résultats encourageants concernant un des symptômes de la schizophrénie. Ceux-ci se sont penchés sur la perte de mémoire, le plus présent concernant cette maladie.

Annuler la perte de mémoire

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la schizophrénie affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde. Il s’agit d’un trouble mental sévère et chronique se caractérisant par des distorsions de la pensée, du comportement, des émotions ainsi que du sentiment de soi. Les personnes touchées entendent des voix, ont des hallucinations, des délires ainsi que des convictions souvent fausses. Rappelons au passage qu’une étude datant de 2015 avait confirmé une origine génétique de la schizophrénie.

Dans un rapport publié dans la revue Neuron le 9 octobre 2019, il est question d’annuler un des symptômes de la maladie : la perte de mémoire. Or, ce symptôme est récurrent même si la schizophrénie peut être traitée par le moyen de médicaments et d’un appui psychosocial. Les chercheurs du Zuckerman Institute de l’Université de Columbia (États-Unis) sont convaincus que l’inhibition d’un gène précis représente la solution pour vaincre la perte de mémoire.

Un gène à inhiber

Le fait est que les troubles de la mémoire en cas de schizophrénie sont liés à la mutation du gène SETD1A. Celui-ci n’est pas anodin, car il libère une protéine ayant la capacité d’influer sur les autres gènes. Par ailleurs, sa mutation s’opère plusieurs années avant que la maladie n’apparaisse. Des tests ont été pratiqués sur des souris de laboratoire dont le comportement du gène – produisant moins de protéines – a été analysé. Autrement dit, les animaux présentaient des symptômes similaires à la schizophrénie.

Le fait est qu’il n’existe aucune méthode pour manipuler le gène SETD1A. Toutefois, les chercheurs sont parvenus à établir un lien entre ce gène et un autre gène nommé LSD1. Or, lorsque LSD1 est inhibé, les effets négatifs de SETD1A sont annulés ! Après plusieurs semaines passées à administrer un inhibiteur du gène LSD1 aux souris, une amélioration de leur mémoire a été observée. Ceci est notamment dû à une meilleure santé des axones, ces prolongements des neurones conduisant le signal électrique du corps cellulaire vers les zones synaptiques.

Images représentant la ramification axonale de souris normales (WT à gauche) par rapport à des souris déficientes en SETD1A (centre gauche). Un inhibiteur de LSD1 (centre droit) injecté  aux souris déficientes en SETD1A a permis de sauver la croissance axonale à des niveaux proches de la normale.
Crédits : Institut Zuckerman

Ces recherches ont permis de mieux comprendre le comportement du gène SETD1A ainsi que son rôle au sein de l’organisme. Il est également question de nouvelles pistes de traitement. Si cette découverte ne permettra pas de soigner la maladie, elle pourrait tout de même déboucher sur des traitements plus personnalisés.

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