Un société relâche des balises satellites dans l’océan pour étudier la dérive des déchets plastiques

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Depuis le début d’année 2020, une société française relâche des balises satellites Argos dans la mer au niveau de différentes zones du territoire indonésien. L’objectif ? Étudier la dérive des déchets plastiques dès leur arrivée dans l’océan afin d’en faciliter la collecte.

L’Indonésie veut agir contre le plastique

Selon l’ONG étasunienne Ocean Conservancy, 8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année leur course dans les océans. Parmi elles, 620 000 tonnes proviennent d’Indonésie et de ses 270 millions d’habitants. Or, il faut savoir que le pays à l’intention de diminuer de 70 % ses rejets de déchets plastiques. Dans la capitale Jakarta, les autorités ont banni les sacs plastiques à usage unique cette année.

En revanche, le recyclage des déchets de ce type est encore très timide. Selon le gouvernement indonésien, la pollution plastique pourrait donc augmenter de 30 % d’ici 2025 en l’absence de changement radical. Évoquons également les risques pour l’environnement et notamment la faune, dont les tortues migrant régulièrement de Bornéo à Bali.

déchets plastiques
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Mieux comprendre le trajet des déchets plastiques

Le 4 décembre 2020, le magasine GEO détaillait un projet de CLS Argos, filiale du Centre National d’Études Spatiales (CNES) pour le compte du ministère indonésien des Affaires Maritimes et de la Pêche. Le 20 octobre 2020, le technicien Ery Ragaputra lançait une balise satellite au large de Teluk Naga, où le fleuve Cisadane se jette dans la mer de Java près de Jakarta. Le but ? Observer l’itinéraire des déchets plastiques des rues de Jakarta emportés en mer par les précipitations et réfléchir à des moyens de collecte efficaces. Il pourrait s’agir de collecter les déchets sur la terre ferme, placer des barrages sur des sites stratégiques ou encore envoyer des bateaux de collecte en mer.

Depuis février 2020, d’autres balises ont été déployées aux embouchures de différents fleuves à Jakarta, mais également près d’autres villes telles que Subaraya, Bandung et Palembang. Ces balises ont une autonomie d’un an et émettent chaque heure un signal vers un satellite. Le signal rejoint le siège de CLS à Toulouse avant de finir sa course sur les écrans du ministère indonésien.

Selon les premières observations, 90 % des balises échouent sur les côtes après quelques heures ou quelques jours. Ainsi, les autorités peuvent facilement organiser les collectes. Néanmoins, d’autres balises continuent de dériver vers l’est jusqu’à Bali, à 1 000 km de la capitale. Certaines dérivent même depuis plusieurs mois et devraient selon les responsables rejoindre les grandes accumulations de plastique dans les gyres (vortex de déchets) des océans Indien et Pacifique.