Un sac en plastique aperçu au point le plus profond sur Terre

Crédits : JAMSTEC

L’accoutumance de l’humanité au plastique a atteint des profondeurs étonnantes. Une nouvelle étude analysant plus de 30 ans de données sur les déchets humains trouvés dans les parties les plus profondes de l’océan révèle que près de 3 500 morceaux de plastique et d’autres débris ont été découverts dans ces écosystèmes fragiles et isolés.

La pollution plastique apparaît comme l’une des menaces les plus sérieuses pour les écosystèmes océaniques. Les leaders mondiaux et les scientifiques reconnaissent déjà la nécessité de mesures de gestion urgentes pour la durabilité des services écosystémiques marins à l’avenir. Des études antérieures ont rapporté l’accumulation de débris plastiques sur les côtes; des observations ont également révélé une accumulation de débris plastique dans les eaux de surface, plus au large. Mais qu’en est-il des profondeurs ?

Du plastique à usage unique serait présent dans la fosse océanique la plus profonde du monde : la fosse des Mariannes, à 10.898 mètres de profondeur. C’est ce que révèle une étude, intitulée « L’empreinte des hommes dans les abysses : 30 ans de débris plastiques dans les eaux profondes », menée par le Centre mondial de surveillance pour la conservation. Selon l’étude, plus de la moitié des débris dans les zones à plus de 6.000 mètres de profondeur étaient en plastique, « la quasi-totalité étant à usage unique« .

Crédits : JAMSTEC

La base de données archive des photographies et vidéos de débris collectés depuis 1983 par des submersibles sous-marins et des véhicules télécommandés révèle plus exactement que « sur les 5010 plongées de la base de données, 3425 objets de débris artificiels ont été comptés. Plus de 33% des débris étaient des macro-plastiques, peut-on lire, dont 89% étaient des produits à usage unique, et ces ratios augmentaient à 52% et 92%, respectivement, dans des zones de plus de 6000 mètres de profondeur« .

JAMSTEC

Le sac en plastique le plus profond du monde (vu ci-dessus), aurait été observé il y a 20 ans, le 20 mai 1998. Au cours des décennies qui ont suivi, sa forme effilochée s’est probablement décomposée en d’innombrables microplastiques persistants jonchant aujourd’hui la surface de l’océan. Rappelons qu’une expédition dans le Pacifique Sud révélait il y a quelques semaines une nouvelle concentration de déchets plastiques microscopiques grande comme quatre fois la France.

Source