Un trésor de fossiles « perdu » redécouvert après 70 ans

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Crédits : Ferraz et al

Des paléontologues ont redécouvert un site fossilifère isolé pour la première fois il y a plus de 70 ans en Uruguay. Les premiers chercheurs n’avaient pas été en mesure d’enregistrer ses coordonnées exactes. Sur place, l’équipe est tombée sur de nombreux fossiles vieux d’environ 260 millions d’années, en particulier des plantes. À l’époque, les conditions environnementales idéales étaient réunies pour la préservation de ces organismes.

Un trésor pour la paléontologie

Le site est connu sous le nom de « Cerro Chato ». Des chercheurs effectuant des travaux de cartographie l’ont découvert et décrit pour la première fois en 1951. À cette occasion, ils avaient collecté plusieurs dizaines de fossiles, témoignant depuis lors de l’importance du site fossilifère pour la paléontologie nationale et mondiale. Cependant, les ressources technologiques disponibles à l’époque ne permettaient pas le référencement géographique exact du site fossilifère. Dès lors, celui-ci était tombé un peu dans l’oubli.

Finalement, le site a été de nouveau localisé il y a quatre ans dans le cadre d’un effort conjoint de plusieurs universités du pays. « Ce site fossilifère représente un véritable trésor pour la paléontologie mondiale, notamment pour les études sur l’évolution floristique d’une période géologique unique dans l’histoire de la Terre, le Permien« , explique Joseline Manfroi, paléobotaniste à l’Université de Vale do Taquari à Rio Grande do Sul.

Les chercheurs y ont déjà collecté plus d’une centaine de fossiles de plantes. Parmi eux figurent plusieurs ancêtres des conifères et des fougères d’aujourd’hui. Les chercheurs ont également récupéré plusieurs fossiles de poissons et de mollusques. Tous ces trésors reposent désormais dans la collection scientifique du Laboratoire de paléobiologie d’Unipampa, à São Gabriel, où ils seront analysés.

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Des chercheurs fouillent un énorme fossile de plante. Crédits : Ferraz et coll.

Une période charnière

Ces travaux aideront les chercheurs à collecter des informations sur la répartition de ces plantes dans le monde, en plus de recueillir des preuves sur le climat de l’époque. Rappelons en effet que la fin de la période permienne est marquée par la plus grave extinction de masse connue à travers les temps géologiques. À cette époque, plus de 90 % de la vie sur Terre fut en effet anéantie, probablement en raison de perturbations climatiques.

À noter que les premiers explorateurs n’avaient pu qu’effleurer la surface de ces dépôts fossiles. Ces derniers se trouvent en effet coincés dans un calcaire très épais. Désormais, les chercheurs peuvent avoir recours à la rétrocaveuse. Et bien qu’il ait été redécouvert il y a près de trois ans, il reste encore beaucoup de terrain à couvrir. L’équipe estime en effet n’avoir fouillé qu’environ un tiers de tout l’espace disponible. Tous ces fossiles pourraient ainsi n’être que la pointe de l’iceberg.

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Paleodest de la Société brésilienne de paléontologie.