Un rapport prévoit 140 millions de réfugiés climatiques en 2050

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Crédits : Pixabay

Un nouveau rapport signé de la Banque mondiale donne le ton. Plus de 143 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer à l’intérieur de leur propre pays d’ici 2050. En cause : le dérèglement du climat.

Trois zones particulièrement sensibles

C’est une projection pessimiste qui pourrait être beaucoup moins lourde si des efforts drastiques de lutte contre le réchauffement climatique étaient mis en place au cours des trois prochaines décennies. Sans mesures supplémentaires en revanche, les habitants de trois des zones les plus densément peuplées du monde devront trouver refuge ailleurs. Son concernées les régions d’Afrique subsaharienne, ainsi que certaines régions d’Amérique latine et d’Asie du Sud. Ensemble, ces trois régions représentent plus de la moitié de la population du monde en développement.

En Afrique subsaharienne, premièrement, les modèles de projections basés sur des données démographiques, socio-économiques et climatiques, suggèrent que plus de 86 millions de personnes seront contraintes de déménager d’ici 2050. L’Asie du Sud pourrait devoir gérer la migration de 40 millions de réfugiés climatiques. L’Amérique latine, elle, pourrait devoir en gérer 17 millions. En cause ? Un accès limité à l’eau, de mauvaises récoltes et une hausse du niveau de la mer. Sans oublier la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes.

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Inde : une crise de l’eau menace déjà 600 millions d’habitants. Crédits : Pixnio

Éviter le pire

« Nous avons maintenant un petit créneau, avant que les effets du changement climatique ne s’aggravent, pour préparer le terrain à cette nouvelle réalité, a déclaré dans un communiqué Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale. Les mesures que les villes prennent maintenant pour faire face à l’arrivée grandissante de migrants fuyant les zones rurales et faciliter leur accès aux études, à la formation professionnelle et à l’emploi seront payantes à long terme. Il est également important d’aider les gens à faire le bon choix entre rester là où ils vivent ou se déplacer là où ils seront moins exposés aux dérèglements du climat ».

La migration climatique interne sera en effet une réalité. Mais une réalité moins contraignante si les États concernés se préparent et mettent en place – dès aujourd’hui – des mesures nécessaires. « Sans une planification et un soutien appropriés, les personnes qui migrent des zones rurales vers les villes pourraient être confrontées à des risques nouveaux et encore plus dangereux, explique Kanta Kumari Rigaud, co-auteure du rapport. Bien que la migration climatique interne devienne une réalité, ce ne sera pas une crise si nous la planifions maintenant ».

En ce sens, le rapport préconise plusieurs voies à suivre. La première est de tout mettre en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit également de transformer les plans d’urbanisation en développement, dans le but de prendre en compte les futures migrations climatiques. Et enfin une des options est d’investir dans des moyens visant à mieux appréhender les dynamiques et trajectoires des futures migrations climatiques au niveau national.

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