Un psychiatre teste un médicament pour traiter le bégaiement

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Le bégaiement est un trouble de la parole qui est très gênant pour les personnes qui en sont atteintes. Aux États-Unis, un psychiatre porte depuis plusieurs années l’espoir d’un traitement grâce à un médicament expérimental.

La dopamine serait coupable

Le bégaiement est un trouble affectant le débit de la parole. Celui-ci se caractérise par des répétitions et prolongations involontaires des sons, syllabes, mots et phrases. Il est d’ailleurs question de pauses involontaires durant lesquelles la personne se trouve dans l’incapacité de produire un son. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le bégaiement comme une « parole caractérisée par une répétition fréquente de sons et de syllabes ou par des hésitations ou pauses fréquentes, pendant au moins 3 mois ». L’organisation le classe d’ailleurs parmi les troubles émotionnels ou comportementaux.

Évidemment, ce trouble touchant environ 70 millions de personnes dans le monde fait l’objet de recherches diverses et la plupart se concentrent aujourd’hui sur les liens qu’il entretient avec le fonctionnement du cerveau. Parmi ces multiples recherches, l’expert en psychiatrie Gerald Maguire de l’Université de Californie à Riverside (États-Unis) s’intéresse au rôle de la dopamine. Considérée comme étant l’hormone du bonheur, celle-ci est capable d’accroître ou de ralentir l’activité des neurones en fonction du récepteur nerveux auquel elle se fixe.

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Depuis les années 1990, Gerald Maguire et son équipe font partie des rares chercheurs qui pratiquent des scintigraphies sur des personnes bègues. Cette technique permettant d’évaluer la perfusion cérébrale a donné la possibilité aux scientifiques d’observer une activité dopaminergique trop importante dans le cerveau des volontaires. Après avoir pris connaissance de ces résultats, Gerald Maguire a commencé à penser que bloquer l’action de la dopamine pourrait réduire le bégaiement.

Des recherches prometteuses

Jusqu’à présent, l’expert a mené des essais cliniques au cours desquels il a prescrit des antipsychotiques. L’objectif ? Bloquer la dopamine. En revanche, la Food and Drug Administration (FDA) n’a pas encore approuvé ce type de traitement en raison des effets secondaires variés qu’il induit. Il peut en effet provoquer une prise de poids, une rigidité musculaire ainsi que de la dépression. Toutefois, en août 2019, Gerald Maguire a publié une dernière étude sur la plateforme Europe PubMed Central dans laquelle il est question d’un nouveau médicament : l’écopipam.

Selon l’expert, le traitement permet de bloquer la dopamine au niveau de certains récepteurs dopaminergiques. L’expérience menée sur une dizaine de personnes a permis d’observer une meilleure fluidité dans leur discours. Ces résultats plutôt encourageants permettent à Gerald Maguire de rester optimiste, à tel point que ce dernier désire mener un essai de plus grande ampleur avec ce médicament.