Un projet de recherche européen développe des outils de mesure de particules nocives extrêmement fines. Il s’agit de particules dont la taille inquiète, mais qui ne sont pas encore encadrées par les réglementations.
Les particules extrêmement fines
La pollution atmosphérique, issue en grande partie du trafic routier, cause de nombreux décès chaque année. Les moteurs des véhicules génèrent des particules fines, et bien que ces mêmes moteurs deviennent de plus en plus propres, les nouveaux modèlent rejetant moins de C02 engendrent peut être davantage de nanoparticules très compliquées à mesurer. Le projet européen DownToTen – lancé en 2017 – a pour but de trouver des moyens de mesurer ces particules nocives extrêmement fines, selon un article publié par Euronews le 4 février 2019.
Zissis Samaras, coordinateur du projet et directeur du Laboratoire de thermodynamique appliquée de l’Université Aristote de Thessalonique (Grèce), évoque des particules « si minuscules qu’elles ne peuvent pas être mesurées avec les méthodes et outils existants ». Ce serait d’ailleurs justement pour cette raison que la loi ne les encadre pas encore.
Le « vieillissement » des particules
Il faut savoir que lorsque les particules font moins de 23 nanomètres de diamètre, celles-ci peuvent finir leur course dans le système sanguin, et ce après être passées par le système respiratoire. Par ailleurs, lorsque ces mêmes particules se mêlent à d’autres composés présents dans l’air, on parle alors de « vieillissement » dans l’atmosphère. Ainsi, les problèmes pulmonaires et/ou cardiaques peuvent se trouver aggravés par les nanoparticules sur lesquelles se fixent des substances nocives.
Le projet DownToTen tente de recréer les conditions de ce vieillissement en laboratoire afin d’évaluer les technologies équipant les véhicules d’aujourd’hui et leurs effets sur l’organisme. Les tests sont pratiqués grâce à des instruments de mesure de particules ultrafines spécialement créés, à installer sur le pot d’échappement des automobiles. De plus, les réactions sont simulées dans des modèles informatiques. Si pour l’instant les résultats sont assez limités, le processus de formation de ces particules extrêmement fines est progressivement mieux compris.
À terme, les porteurs du projet désirent contribuer à faire en sorte que les constructeurs développent des moteurs plus propres afin de faire face à un éventuel durcissement futur des réglementations. Sans cette condition, les chercheurs estiment qu’il faudra un jour se résoudre à changer les moteurs (diesel et essence), car il incombe d’atteindre le Graal, c’est-à-dire le « zéro émission ».
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