Une équipe de chercheurs annonce avoir mis au point un nouveau produit aussi puissant que la morphine, mais sans les effets secondaires (dépendance, entre autres) souvent associés à ce type de traitement. Leurs travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine.
La dépendance aux opioïdes et les cas de plus en plus importants de surdoses actuellement enregistrés soulignent le besoin urgent de développer des médicaments efficaces pour traiter les douleurs, mais qui n’impliqueraient aucune dépendance. 60 000 Américains sont morts en 2016 d’une overdose de morphine. En ce sens, une équipe de chercheurs explique avoir mis au point un nouveau produit – AT-121 – capable des mêmes effets analgésiques que la morphine chez les primates non humains, mais sans induire d’effets secondaires indésirés. Des premiers essais cliniques sont à prévoir.
« Dans notre étude, nous avons découvert que l’AT-121 était sûr et non addictif, ainsi qu’un analgésique efficace, explique dans un communiqué Mei-Chuan Ko, professeur au centre médical baptiste de Wake Forest (États-Unis), et principal auteur de l’étude. Nous espérons donc qu’il pourrait être utilisé pour traiter la douleur et l’abus d’opioïdes ».
Après avoir confirmé que la substance était capable de soulager la douleur chez les primates non humains, les chercheurs ont autorisé ces derniers à sauto-administrer le médicament en appuyant sur un bouton. Les primates ont choisi de ne pas appuyer, preuve qu’il n’y avait aucune dépendance – ou qu’il ne s’agissait pas d’une récompense.
À l’instar des traitements actuels, ce nouveau produit s’attaque au récepteur opioïde mu – une partie du cerveau qui inhibe la sensation de douleur. Mais celui-ci active également, et contrairement aux autres, le récepteur de la nociception, bloquant ainsi les effets secondaires associés aux opioïdes, tels que la dépendance, les problèmes respiratoires ou cardiaques, ou une sensibilité à la douleur. En ce sens, l’AT-121 « combine les deux activités dans un équilibre approprié en une seule molécule, ce qui, à notre avis, est une meilleure stratégie pharmaceutique que de combiner deux médicaments », poursuit le chercheur.
Si ces premiers résultats semblent très concluants, rien ne garantit qu’ils soient observés chez les humains. D’autres recherches seront notamment nécessaires pour tenter de savoir si ce nouveau traitement interagit ou non avec d’autres récepteurs dans le corps. Ensuite viendront les premiers essais cliniques.
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