Un procédé qui permet de produire du carburant à base de végétaux

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Global Bioenergies, une entreprise française, a mis au point un procédé qui permet de transformer n’importe quelle matière végétale en isobutène, une molécule clé de l’industrie pétrochimique. L’objectif est de parvenir à une production de masse d’additifs pour carburant à partir de végétaux.

D’ici à 2020, les carburants devront intégrer au moins 10 % de biocarburants selon la réglementation européenne. Alors pour aller dans ce sens, l’entreprise française Global Bioenergies, basée en Champagne, a mis au point un procédé permettant de transformer la matière végétale en isobutène. Il s’agit d’une molécule à partir de laquelle sont fabriqués de nombreux composés chimiques comme des additifs pour carburants, mais aussi du kérosène, du caoutchouc…

« L’isooctane est un additif actuellement utilisé pour améliorer la qualité de l’essence et qui pourrait également servir de carburant à part entière », explique Global Bioenergies, qui a livré un premier lot d’essence obtenu à partir de son processus biotechnologique au constructeur automobile Audi, lequel va tester son efficacité sur ses véhicules. Pour le PDG de Global Bioenergies, ce procédé possède un net avantage face aux autres biocarburants comme le bio-éthanol : « Il produit la même molécule que celle utilisée par la pétrochimie. Une molécule qui peut donc être injectée dans les moteurs sans qu’il soit nécessaire de les modifier et sans limitation de pourcentage ».

Comment se déroule le processus?

Du glucose ou du saccharose, contenus naturellement dans les végétaux, fermentent dans une cuve de 500 litres appelée bioréacteur. Ensuite, ce sont des bactéries génétiquement modifiées qui vont se charger de transformer ce sucre en gaz contenant l’isobutène, qu’il faut enfin purifier par distillation pour retirer les autres composés que sont l’acétone, le CO2 et la vapeur d’eau.

Pour Antoine Genovesi, responsable du projet, « la production à partir de matières végétales peut être compétitive face aux hydrocarbures fossiles à partir d’un baril de pétrole à 50 dollars. Pour les plastiques et les caoutchoucs, il faudrait qu’il redépasse 85 dollars, et, si le cours du baril atteint les 150 dollars, niveau encore jamais atteint, les immenses marchés de l’essence et du kérosène seront pleinement accessibles ». En attendant, l’entreprise française passe déjà la vitesse supérieure puisqu’elle vient d’annoncer la construction d’une coentreprise avec Cristal Union, un groupe sucrier, pour construire une usine d’isobutène d’ici à 2018.

Source : AFP, Global Bioernergie