Un premier bébé né grâce à la greffe d’utérus d’une donneuse décédée

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Une récente étude raconte la naissance d’un bébé conçu grâce à un utérus prélevé sur une donneuse décédée et transplanté chez une femme infertile. L’enfant a vu le jour il y a un an au Brésil, et se porte aujourd’hui très bien. Une première mondiale.

Toutes les tentatives précédentes avaient échoué. C’est donc une première, détaillée ce mercredi dans une étude publiée dans la revue The Lancet. En décembre 2017 est née au Brésil une petite fille qui a vu le jour grâce à l’utérus d’une donneuse décédée transplanté chez une femme infertile. La petite fille née va très bien, un an après sa naissance. Elle fêtera ainsi son premier anniversaire une semaine avant Noël. Un événement médical qui offre des perspectives positives à de nombreuses femmes touchées par l’infertilité.

Un espoir pour des milliers de femmes

« Le recours à des donneuses décédées pourrait considérablement élargir l’accès à ce traitement, note en effet le docteur Dani Ejzenberg, principal auteur de l’étude. Nos résultats apportent la preuve que cela peut fonctionner, pour offrir une nouvelle option aux femmes frappées par une infertilité d’origine utérine ».

Un avis partagé par Andrew Shennan, obstétricien au Kings College de Londres. « Cela permettrait aux femmes qui ne peuvent pas concevoir un bébé du fait d’un utérus défaillant de porter leur propre enfant, plutôt que de dépendre de donneurs vivants, ou de recourir à l’adoption ou à une mère porteuse ».

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Un premier bébé né grâce à la greffe d’utérus d’un donneur décédé. Crédits : iStock

2,55 kg à la naissance

Concernant cette opération délicate (10 h 30 de chirurgie), la donneuse était une femme de 45 ans décédée suite à un AVC (accident vasculaire cérébral). Cette femme avait de son vivant donné naissance à trois enfants. La receveuse de son côté – une femme âgée de 32 ans – était atteinte du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). En d’autres termes, cette jeune femme est née sans organes de reproduction sexuée (utérus et vagin). La grossesse est survenue dès le premier transfert d’embryon unique, apprend-on, après fécondation in vitro.

Née par césarienne, la petite fille pesait 2,55 kg à la naissance. Les médecins de l’hôpital das Clínicas, de l’Université de São Paulo au Brésil, ont alors profité de la césarienne pour retirer l’utérus greffé afin d’éviter tout risque inutile de rejet. Il est donc malheureusement peu probable que cette petite fille unique en son genre puisse un jour avoir des frères et sœurs biologiques. Malgré tout, la technique pourrait se démocratiser, et ce cas devrait en inspirer beaucoup d’autres.

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