Un nouvel espoir pour les personnes souffrant de sclérose en plaques

Crédits : Flickr / affen ajlfe

Une Ă©quipe de chercheurs annonce avoir mis au point un composĂ© stimulant la rĂ©paration de la myĂ©line, qui recouvre les cellules nerveuses du cerveau et de la moelle Ă©pinière. Les dĂ©tails de l’Ă©tude sont publiĂ©s dans la revue JCI Insight.

La sclĂ©rose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central. Chez les personnes atteintes, la myĂ©line, une gaine recouvrant les fibres nerveuses du cerveau et de la moelle Ă©pinière, se retrouve endommagĂ©e. Ceci a pour effet de ralentir ou d’empĂŞcher les signaux Ă©lectriques d’atteindre plusieurs parties du corps. On estime Ă  environ 2,3 millions le nombre de personnes concernĂ©es dans le monde. Elles sont plus de 110 000 en France.

Certains traitements – dont une exposition aux hormones thyroĂŻdiennes – ont Ă©tĂ© proposĂ©s pour stimuler la rĂ©gĂ©nĂ©ration de la myĂ©line. Mais les effets secondaires sont trop importants. Une Ă©quipe de chercheurs amĂ©ricains de l’Oregon Health & Science University propose une autre approche. Et ça semble fonctionner. «Il n’existe aucun mĂ©dicament disponible aujourd’hui qui re-myĂ©line les axones et les fibres nerveuses dĂ©-myĂ©linisĂ©es, et le nĂ´tre le fait», explique en effet Tom Scanlan, principal auteur de l’Ă©tude.

Un nouvel espoir

Ces premiers (bons) rĂ©sultats ont Ă©tĂ© observĂ©s chez les souris, et il faudra encore patienter quelques annĂ©es avant d’entrevoir des premiers essais cliniques. Mais c’est le chemin classique. Et ça vaut le coup. «Cela pourrait avoir un impact significatif sur les patients affaiblis par la sclĂ©rose en plaques», note en effet Dennis Bourdette, co-auteur de l’Ă©tude.

Ce nouveau composĂ© est appelĂ© sobĂ©tirome. Il s’agit en rĂ©alitĂ© d’une molĂ©cule synthĂ©tique mise au point il y a 20 ans par Tom Scanlan. Celle-ci avait Ă  la base Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e pour rĂ©duire le cholestĂ©rol. Mais il y a six ans, les chercheurs se sont demandĂ© s’il Ă©tait possible de la modifier dans le but de traiter certaines maladies rares. Ils se sont alors focalisĂ©s sur la sclĂ©rose en plaques. Et plus particulièrement sur la rĂ©paration de la myĂ©line.

sclérose en plaques
Crédits : Wikipédia

Les premiers tests, menĂ©s sur des souris gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es pour prĂ©senter des symptĂ´mes analogues Ă  la SEP, ont alors suggĂ©rĂ© que le sobĂ©tirome favorisait non seulement la rĂ©paration de la myĂ©line chez les rongeurs, mais qu’il produisait Ă©galement d’importantes amĂ©liorations motrices. Le tout sans effets secondaires. Certaines souris, peut-on lire, ont mĂŞme connu un rĂ©tablissement quasi-complet.

Notons qu’une grande partie de cette recherche a Ă©tĂ© financĂ©e par l’association de Laura Wieden, fille de Dan Wieden, cofondateur de l’agence publicitaire Wieden + Kennedy (Ă  l’origine du «Just do it»), diagnostiquĂ©e en 1995. «Je suis vraiment optimiste, a-t-elle confiĂ©. J’espère que ce sera un jour le chaĂ®non manquant permettant de changer la vie des personnes atteintes de SEP».

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