Un nouveau virus à potentiel pandémique chez l’humain découvert en Chine

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Crédits : EPA

Une nouvelle souche de grippe a été découverte récemment en Chine. Or, selon les chercheurs, cette souche véhiculée par les porcs peut infecter les humains et devenir une pandémie. S’il ne s’agit pas encore d’un problème, il se pourrait bien que le virus soit déjà adapté à la transmission humaine.

Déjà cinq cas humains

Alors que l’humanité fait difficilement face à la pandémie de Covid-19, la perspective de l’apparition d’un autre virus tout aussi pandémique fait peur. Dans l’étude chinoise parue dans la revue PNAS le 29 juin 2020, des scientifiques évoquent l’apparition d’un virus véhiculé par les porcs et potentiellement capable d’infecter les humains. Pire encore, le virus pourrait muter davantage et se propager rapidement d’une personne à une autre. À terme, il pourrait être question d’une pandémie.

Étant donné qu’il s’agit d’un nouveau virus, les humains pourraient n’avoir aucune ou très peu d’immunité. En ce sens, les chercheurs préconisent déjà l’élaboration de mesures de lutte et une étroite surveillance des travailleurs de l’industrie porcine. Le virus a un nom : G4 EA H1N1 (A/H1N1pdm09) et serait prédominant en Chine depuis 2016 selon les meneurs de l’étude.

L’étude portait sur 300 travailleurs dans 15 élevages de porcs en Chine. Or, 10,4 % des échantillons de sang récoltés contenaient des anticorps contre G4 EA H1N1. Il faut savoir que cinq cas humains liés à cette maladie ont déjà été rapportés. Or, deux des patients infectés par le virus avaient des voisins éleveurs de porcs. Ainsi, cela suggère que le virus peut se transmettre du porc à l’homme et potentiellement entre humains.

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Le virus H1N1. Crédits : Cybercobra / Wikipedia

Aucune raison de paniquer mais…

« Il est important que les gens sachent et se souviennent que les virus de la grippe continuent d’avoir le potentiel de provoquer une pandémie, même si nous continuons la lutte contre la pandémie de coronavirus. […] À l’heure actuelle, il n’y a aucune preuve de transmission interhumaine, nous n’avons donc pas une autre épidémie humaine sur les bras » a expliqué Melinda Rostal, épidémiologiste vétérinaire experte en zoonoses à EcoHealth Alliance ayant commenté l’étude dans un article publié par Inverse le 30 juin 2020.

Autrement dit, il n’y aurait pour l’heure aucune raison de paniquer mais il s’agit d’être prudent. Pour les autres pays, il est question de suivre ce qui se passe en Chine actuellement. En tout cas, l’épidémiologiste rappelle que les porcs se présentent comme de véritables réservoirs à virus, propageant potentiellement leurs agents pathogènes à d’autres porcs, à des oiseaux et aux humains.

Notez qu’il est également possible que des porcs soient infectés par deux types de virus ou plus au même moment. Ces agents pathogènes peuvent alors échanger des gènes – un processus connu sous le nom de recombinaison virale – avec parfois à la clé une nouvelle souche pouvant potentiellement émerger et infecter les humains. Or, il s’agit justement du processus ayant généré le G4 EA H1N1. Ainsi, en l’absence d’immunité ou de vaccin, le risque pandémique n’est évidemment pas à exclure.