Un nouveau rapport alerte sur les bouleversements en cours dans l’Arctique

ours polaire
Crédits : Myriams-Fotos / Pixabay

De nouvelles informations communiquées par l’Arctic Monitoring and Assessment Programme (AMAP) indiquent que l’élévation des températures en Arctique est encore plus rapide qu’on ne le pensait déjà. Le rapport est consultable en accès libre sur le site web du programme scientifique. 

« L’Arctique est un véritable point chaud pour le réchauffement climatique », note à ce titre Jason Box, glaciologue au GEUS. En effet, entre 1971 et 2019, la région polaire nord a connu une hausse de 3,1 °C. Aussi, sur les 50 dernières années, le réchauffement a été plus de trois fois supérieur à celui de la moyenne mondiale pointée à 1 °C. Bien que la diminution des surfaces réfléchissantes comme la glace de mer et la neige explique en partie pourquoi l’Arctique évolue aussi rapidement, des questions demeurent encore non résolues.

Une bascule au début des années 2000

Les scientifiques rapportent notamment qu’un véritable tournant a eu lieu en 2004, année à partir de laquelle les températures ont amorcé une hausse à un rythme 30 % supérieur à celui des décennies précédentes. Est-ce là à dire que nous avions alors passé un point de non-retour au-delà duquel le système arctique serait voué à basculer vers un autre état d’équilibre, très différent de celui que nous lui connaissions ? Peut-être, mais il faut reconnaître que la question ne fait pas encore l’unanimité dans la communauté scientifique.

Arctique
Évolution des températures de surface entre 1971 et 2019, en moyenne annuelle. Crédits : AMAP, 2021. 

Au sujet de l’évolution future, le rapport donne une fourchette de réchauffements allant de 3,3 °C à 10 °C supplémentaires pour la fin du siècle. Ici, l’incertitude dépend très largement du scénario d’émissions de gaz à effet de serre considéré. Sans surprise, plus ce dernier vise la sobriété énergétique, plus l’incrément de températures s’en trouve limité. Et ce ne sont pas tant les chiffres en eux-mêmes qui importent, mais ce qu’ils impliquent en termes d’impacts concrets sur le terrain. Dans cette optique, le seul réchauffement déjà observé suffit à se rendre compte de la virulence des changements environnementaux actuellement en cours.

L’Arctique n’est pas déconnecté du reste du globe

Outre le retrait rapide des glaces, notons les feux de forêts qui profitent d’étés toujours plus chauds pour s’exprimer avec une intensité croissante. « Les impacts des incendies de terres sauvages ne se limitent pas aux préoccupations de sécurité publique, telles que la protection de la vie et des biens », rappelle Michael Young, chercheur et conseiller au CWF. « La fumée qu’ils produisent contient également du dioxyde de carbone et du noir de carbone, qui contribuent tous deux au changement climatique ».

En somme, ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas cantonné à l’Arctique. Il en va de même pour l’élévation du niveau des mers qui résulte de la fonte des glaciers polaires et de la calotte groenlandaise. Ou encore des influences potentielles de cette fonte sur les circulations océaniques et atmosphériques mondiales. Une réalité que le rapport évoque et résume par les termes suivants : « personne sur Terre n’est à l’abri du réchauffement de l’Arctique ».