Loin des tumultes de la surface vit une créature encore largement inconnue : le requin griset. Des chercheurs ont récemment eu l’occasion de pouvoir apprécier le poisson à plus de 500 mètres de profondeur.
Le requin griset (Hexanchus griseus) est un habitué des fonds marins tempérés et tropicaux. Vous le retrouverez, avec un peu de chance, à entre 200 et 2 300 mètres de profondeur. Ici le silence et l’obscurité règnent, mais ce poisson gigantesque (jusqu’à 8 mètres de long) semble très bien s’en accommoder. Au point qu’il n’a quasiment pas évolué depuis ces derniers 200 millions d’années. Si certains spécimens ont déjà été étudiés, la grande majorité l’ont été après avoir été remontés vers la surface. C’est pourquoi nous n’avons jamais eu de représentation fidèle de ce requin. Pour l’étudier avec davantage de précisions, il faut s’enfoncer dans la pénombre.
Des images exceptionnelles
C’est ce qu’à récemment entrepris une équipe de biologistes de la Florida State University. Direction les Bahamas, à bord du navire de recherche OceanX Alucia. Armés d’appâts, l’équipe a plongé dans un sous-marin à plusieurs centaines de mètres sous l’océan au large du cap Eleuthera, dans l’espoir de pouvoir tomber sur un requin. Après trois nuits infructueuses, la quatrième fut la bonne. Les chercheurs sont en effet tombés sur plusieurs spécimens. Ils ont également réussi à marquer un gros mâle.
Ces images très impressionnantes, filmées à plus de 500 mètres de profondeur, ont été postées sur Twitter par le biologiste marin Gavin Naylor. Ce n’est pas le requin marqué, mais une énorme femelle rencontrée le samedi 29 juin. Attirée par l’appât, elle se dévoile très clairement sous les lumières du sous-marin.
https://twitter.com/gavinnaylor/status/1146144452681113601?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1146144452681113601&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.sciencealert.com%2Fyou-have-to-see-this-incredible-video-of-a-rare-encounter-with-a-deep-sea-shark
On ne peut pas le voir sur ces images, mais contrairement à ses parents plus évolués, qui ont cinq ouïes, ce requin présente la particularité d’en avoir conservé six, a l’instar de ses ancêtres du jurassique. Tout comme la plupart des autres requins, celui-ci chasse des proies vivantes mais se régale également des carcasses tombées au fond de la mer. On estime son espérance de vie à entre 60 et 80 ans.
Les chercheurs sont bien évidemment ravis. Pour ces images exceptionnelles, d’une part, mais aussi parce que l’opération marquage est un succès. Si tout se passe comme prévu, ils pourront alors suivre jour après jour les mouvements de ce requin, nous permettant ainsi de mieux appréhender son mode de vie.
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