Un langage fondamental commun au nôtre existait-il déjà plusieurs millénaires avant l’écriture ?

Crédits : Ao, le dernier Néandertal

Un biologiste britannique est à l’origine d’une théorie plutôt surprenante : des mots fondamentaux tels que « main », « père » et « mère » existent depuis au moins une dizaine de millénaires, et n’auraient pas subi beaucoup de transformations jusqu’à aujourd’hui.

Au fil de l’histoire, les mots évoluent, se transforment, se transmettent et parfois même disparaissent. Il s’avère que ce processus évolutif voit son intensité varier selon la fréquence d’utilisation de tels ou tels mots. Dans cette logique, les mots les plus employés sont logiquement les mieux conservés dans le temps. Cette théorie est celle du biologiste Mark Pagel de l’Université de Reading (Royaume-Uni), qui a publié ses recherches en janvier 2018.

Les travaux de ce chercheur auraient permis de déterminer l’appartenance de 23 mots à un vocabulaire de base, des mots tels que « je », « mère », « main » ou « homme », très souvent utilisés au quotidien – à raison de 16 fois par jour en moyenne. Selon le biologiste anglais, ces mots auraient traversé les époques et survécu sous une forme presque similaire dans la plupart des langues modernes européennes. Mark Pagel pense également aux chiffres :

« Il est remarquable de penser que les mots utilisés aujourd’hui, en particulier “deux”, “trois” et “cinq” nous lient avec des ancêtres d’il y a peut-être 10 000 ans ou plus qui auraient utilisé des mots similaires à ceux utilisés aujourd’hui. »

Mark Pagel pense qu’il y a 10 ou 15 000 ans dans le Caucase, les hommes utilisaient des lexiques fondamentaux proches de l’anglais actuel. Cependant, il s’agit d’une théorie malheureusement impossible à vérifier, tout simplement parce qu’à l’époque l’écriture n’existait pas.

En 2011 déjà, l’intéressé exposait lors d’une conférence TED une autre théorie suggérant que langage était un élément de « technologie sociale » ayant permis aux premières tribus humaines d’avoir accès à un outil nouveau et puissant : la coopération (voir ci-dessous).

Sources : Science & VieStudy International