Une équipe de chercheurs dévoilait il y a quelques jours les restes momifiés d’un jeune caribou (renne) et d’un louveteau, découverts sur le territoire traditionnel Tr’ondëk Hwëch’in, dans le Yukon, Canada. Les deux spécimens présenteraient quelques-uns des plus anciens tissus mous de mammifères momifiés au monde.
Il y a plus de 50 000 ans, un jeune loup et un jeune caribou se retrouvèrent gelés dans le Yukon, au Canada. Ils n’ont été découverts qu’il y a quelques mois par des mineurs. Peaux, poils, tissus musculaires, ces deux spécimens datant de la dernière ère glacière sont particulièrement bien conservés. « De temps en temps nous trouvons des restes de campagnols ou d’écureuils de l’ère glaciaire, mais une découverte comme celle-ci est rare, très rare« , explique le paléontologue Grant Zazula, qui note au passage que les deux spécimens présentent « quelques-uns des plus anciens tissus mous de mammifères momifiés au monde ».
Le jeune caribou momifié, découvert en juin 2016, fut retrouvé à l’intérieur d’une mine d’or de Tony Beets, à Paradise Hill. Il ne reste aujourd’hui que la tête, le torse, et deux membres antérieurs. Le lit de cendres sur lequel il a été découvert est daté à environ 80 000 ans. Le jeune loup fut de son côté retrouvé le 13 juillet 2016, non loin du caribou. Son corps est quasiment complet, dans un état de conservation exceptionnel. « Nous sommes parfois jaloux, car en Sibérie, nous avons des collègues qui trouvent une nouvelle carcasse de mammouth laineux chaque été, poursuit le chercheur. Nous n’avons pas cette chance dans le Yukon« . Comme quoi tout arrive.
Le Premier ministre du Yukon, Sandy Silver, a qualifié les rares momies de « trouvailles de calibre mondial » qui mettent en lumière l’histoire fascinante de la période glaciaire du Yukon. « Pour les Tr’ondëk Hwëch’in, le loup et le caribou sont très importants et interconnectés. Le caribou nourrit et habille notre peuple depuis des milliers d’années, explique la chef des Tr’ondëk Hwëch’in, Roberta Joseph. Et le loup maintient l’équilibre dans le monde naturel, maintenant le caribou en bonne santé. C’est une découverte incroyable. »
Les chercheurs doivent maintenant poursuivre les analyses dans le but d’en apprendre davantage sur les régimes alimentaires des deux spécimens en étudiant la composition chimique de leurs os, permettant ensuite de se faire une idée plus précise de l’environnement qui régnait à l’époque. Et pour celles et ceux qui sont dans le coin, notez que les deux spécimens seront exposés à partir du mois prochain au Centre d’interprétation de la Béringie du Yukon, à Whitehorse.
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