Un jeu vidéo comme traitement. C’est la bonne idée qu’ont développée ensemble la société de développement de jeux vidéos Ubisoft, l’Université McGill de Montréal et la société Ambyotech, afin de soigner de manière efficace l’amblyopie, un défaut de développement visuel.
L’amblyopie, aussi appelée « œil paresseux », représente la mauvaise vision d’un œil. Elle n’est pas liée à l’œil puisqu‘elle persiste alors qu’un éventuel défaut a été traité. L’amblyopie est due à un défaut de fonction du cerveau visuel : celui-ci n’a pas « appris » à se servir de l’œil en question pendant la période de développement de la vision, soit de 0 à 8-10 ans (afsop). On estime à environ 3 % la prévalence de l’amblyopie au niveau de la population infantile mondiale, et bien que des traitements existent, ils demeurent contraignants et assez peu efficaces, n’excluant pas des rechutes à l’adolescence voire à l’âge adulte.
Plutôt que de tenter de « rééduquer » l’œil qui fait défaut, comme le font les traitements actuels, une nouvelle approche est proposée avec la mise au point d’un jeu vidéo spécialement conçu pour soigner l’amblyopie. Il s’appelle « Dig Rush », et est le fruit de la collaboration entre la société de production de jeux vidéos Ubisoft, l’Université McGill, et la société qui le commercialisera, Amblyotech.
C’est une technologie développée par les chercheurs de l’Université qui permet au patient d’entraîner son cerveau à faire travailler ses deux yeux en même temps, dans le but de recouvrer à terme une vision binoculaire. Équipé d’une paire de lunettes stéréoscopiques bleue et rouge, le patient devra contrôler un personnage rouge, et pour compléter les niveaux afin d’accéder aux suivants, il lui faudra activer des bonus qui eux sont représentés en bleu.
Les informations des deux yeux seront donc à combiner afin de pouvoir évoluer dans le jeu, ce qui fera progresser la vision binoculaire. Un « traitement » ludique qui n’a présenté aucun défaut et aucune régression de la vue chez les différents patients qui ont déjà testé le jeu. Il faut désormais attendre l’aval de la FDA (Food and Drug Administration) aux États-Unis afin que ce nouveau traitement puisse être prescrit.
Sources : afsop, tvanouvelles