Un groupe d’étudiants imprime un moteur spatial en 3D !

Fusee Alliance Atlas V-551 transportant Juno le jour du depart de la Terre Crédits : Courtoisie de Scott Andrews

L’école d’ingénieurs ESTACA (France) a permis à un groupe d’étudiants d’obtenir un moteur spatial via l’impression 3D. Cet engin ne participera jamais à une mission spatiale, mais l’enjeu était de démontrer les possibilités offertes par l’impression 3D en termes de propulsion spatiale. Voici le projet Aurora Liquid Engine !

Un moteur qui ne volera pas

Comme l’indique la page de présentation Aurora Liquid Engine, il s’agit d’un projet de fin d’études mené par un groupe d’étudiants de l’École supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile (ESTACA). Issus de la spécialisation aérospatiale, ces étudiants passionnés ont obtenu un moteur spatial en utilisant le procédé d’impression 3D métallique (voir vidéo en fin d’article).

Encadrés par un chercheur émérite de l’ESTACA et un ingénieur d’ArianeGroup, les étudiants ont obtenu l’impression du moteur en un seul bloc, une grande première. Le moteur en question ne volera jamais, mais aura eu le mérite de justifier l’utilisation de l’impression 3D métallique dans le domaine spatial.

Crédits : capture YouTube/Aurora Liquid Engine

Moins de pièces pour fabriquer un moteur

Réalisé par la société française AddUp – leader européen en matière d’impression 3D métallique – le moteur Aurora Liquid Engine comporte moins de pièces que les moteurs habituels. En effet, ceux-ci sont composés de plusieurs milliers de pièces qui font ensuite l’objet d’un montage complexe. Or, une grande partie de ces pièces sont liées à l’isolation ou encore la visserie, et ce afin de combler les contraintes de l’usinage.

Néanmoins, un moteur imprimé en 3D peut permettre un assemblage au niveau de formes complexes, réduisant ainsi les opérations d’usinage. Il s’agit d’une amélioration qui se traduit par un gain de temps et d’argent au niveau production, une réduction de la masse du moteur et une augmentation potentielle des performances. Par ailleurs, le moteur – imprimé en inconel 718 – doit résister à des pressions et températures très élevées. Ainsi, les étudiants ont pensé à intégrer un système de refroidissement nommé « circuit régénératif ». Autrement dit, il s’agit de récupérer en partie la chaleur issue de la combustion par le biais de la paroi du moteur. Cette même chaleur sera ensuite réinjectée dans le carburant.

Test et exposition de l’engin

Bien que celui-ci ne volera jamais, l’Aurora Liquid Engine sera testé au mois de juin 2019 sur le site d’ArianeGroup situé à Vernon. Le temps de poussée sera d’une trentaine de secondes au maximum, c’est-à-dire assez pour obtenir des données précieuses tout en évitant les risques d’endommager le matériel. Par ailleurs, le moteur sera également présenté au Salon du Bourget 2019.

Sources : Futura Sciences – Siècle Digital

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