Un gigantesque réservoir d’eau douce découvert sous l’Atlantique

Crédits : Pixabay

Des chercheurs ont récemment découvert un gigantesque réservoir d’eau douce caché sous l’océan Atlantique, au large de la côte nord-est des États-Unis. Les détails de l’étude sont publiés dans Scientific Reports.

Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de cet aquifère. Dans les années 70 déjà, les compagnies pétrolières opérant au large du Massachusetts et du New Jersey avaient déjà repéré ici et là des « poches » d’eau douce. Mais on pensait à l’époque que ces réserves étaient ponctuelles. Sans grand intérêt donc. Depuis, les instruments permettant la détection de ces aquifères se sont perfectionnés. Il y a quelques années, Kerry Key, de l’Université Columbia à New York, a donc entrepris de sonder les fonds marins identifiés dans les années 70. Les données ont alors relevé un gigantesque réservoir d’eau douce, légèrement salée.

Jusqu’à 2 800 kilomètres cube d’eau

Pour cette étude, le chercheur s’est appuyé sur une technique d’imagerie électromagnétique. Un peu comme les rayons X qui permettent aux médecins de visualiser les os d’une personne, l’imagerie électromagnétique utilise ici des ondes pour détecter les objets cachés en sous-sol. L’eau salée conduisant les ondes électromagnétiques mieux que l’eau douce, une faible conductance permet donc d’identifier un aquifère. Après une dizaine de jours passés en mer, Kerry Key et son équipe ont relevé qu’il y avait bel et bien de l’eau douce, mais que le réservoir était continu.

On ne connaît pas encore sa taille exacte, mais les premières analyses suggèrent que l’aquifère pourrait couvrir une surface de 350 km2, et contenir jusqu’à 2 800 kilomètres cube d’eau. Cette énorme « poche » d’eau serait enterrée à environ 182 mètres sous le fond de l’océan, et s’enfoncerait jusqu’à 1 000 mètres de profondeur.

réservoir eau douce
La zone hachurée en jaune indique où se cache l’aquifère géant sous l’océan Atlantique.
Crédits : Gustafson et al., 2019; CC BY 4.0

Une eau vieille de plusieurs milliers d’années

Pour les chercheurs, cette eau pourrait également être assez vieille, et dater de la dernière ère glaciaire. Il y a 15 000 ans, alors que les températures faisaient fondre les glaciers, une partie de l’eau s’est retrouvée piégée sous les sédiments, complètement enlisée. On souligne également la légère salinité de cette eau. Les bords extérieurs du réservoir semblent les plus salés (environ 15 parties par millier, contre 35 parties par millier pour l’eau de mer typique). Cela suggère que cette eau douce se mélange lentement à l’eau de mer depuis des milliers d’années. Il doit donc y avoir une connexion. Autrement dit, l’aquifère n’est pas stagnant.

Cette nouvelle découverte est donc une excellente nouvelle. Le fait qu’elle soit pauvre en sel suggère en effet que son traitement pourrait être facile (et moins cher) que l’eau de mer salée classique. On rappelle également que l’eau douce est une denrée de plus en plus rare sur Terre. Depuis plusieurs décennies en effet, l’urbanisation et le réchauffement climatique réduisent les ressources aux quatre coins de la planète. Un véritable stress hydrique menaçant la survie de millions de personnes. Un réservoir supplémentaire ne sera donc pas de refus.

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