Un festival musical pollue une rivière avec de l’ecstasy

Crédits : DEA / Wikimédia Commons

À Taiwan, le festival Spring Scream attire chaque année quelque 600 000 spectateurs qui en plus d’assister aux concerts prennent du bon temps avec quelques substances, et polluent par la même occasion la rivière proche.

Les chercheurs taïwanais, dirigés par Chon-Lin Lee ont analysé les eaux usées pendant la semaine du festival et ont suivi les concentrations de caféine, de paracétamol, de MDMA (le fameux ecstasy), de pseudoéphédrine (qui provoques des effets semblables aux amphétamines, mais moins intenses), et de kétamine (un anesthésiant et hallucinogène).

Les concentrations de toutes ces substances ont augmenté pendant la semaine du festival, mais pas de façon égale. Les festivaliers ont, d’après leurs « rejets », fait un usage massif d’ecstasy et de café. Pour les autres substances, les concentrations ont assez peu augmenté. Ce sont en effet des composants présents dans beaucoup de médicaments disponibles en pharmacie, qui sont bien plus utilisées dans un but thérapeutique que récréatif.

Les contaminations ont été également détectées dans les cours d’eau proches, ce qui est plutôt inquiétant pour la vie aquatique. La MDMA peut avoir des effets problématiques sur les systèmes nerveux des humains, mais aussi des poissons, et cela même à faible dose. Mais ce n’est pas la seule à préoccuper les biologistes. De nombreux produits pharmaceutiques que les stations de traitement des eaux usées sont incapables de filtrer se retrouvent dans la nature, et peuvent dans certains cas être un danger pour les écosystèmes.

Analyser les eaux usées n’est pas juste un moyen de suivre la consommation de café et d’autres drogues des festivaliers. Cette méthode peut par exemple servir à déterminer le nombre de femmes qui utilisent la pilule contraceptive dans une zone donnée.

Source : Environmental Science and Technology