Un « combat de bactéries » au sein même d’une peinture datant du XVIIe siècle !

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Le Couronnement de la Vierge, une peinture de Carlo Bononi datant de 1620 Crédits : Wikipedia

Une équipe de chercheurs italiens a analysé les micro-organismes présents dans une peinture datant de quatre siècles. Or, si certains sont susceptibles de détériorer l’œuvre d’art, d’autres peuvent entrer en compétition avec ces derniers afin de contribuer à sa conservation !

Une œuvre d’art infestée de bactéries

Une peinture est généralement constituée de différents matériaux tels que des pigments, de l’huile, du vernis et bien sûr, de la toile. Si tout cela a pour but de stimuler notre regard, les bactéries et autres champignons peuvent également être tentés d’investir les lieux ! Dans une publication du 5 décembre 2018 de la revue Plos ONE, les chercheurs de l’Université Ferrare (Italie) ont expliqué avoir travaillé sur Le Couronnement de la Vierge, une peinture de style baroque de Carlo Bononi datant de 1620. Or, celle-ci contiendrait de nombreuses bactéries et autres champignons.

Un duel au sommet !

Les scientifiques ont annoncé avoir fait l’acquisition d’un morceau de 4 mm2 récupéré sur une zone endommagée de la toile. Le fait est que par le biais de différentes techniques de microscopie et de culture microbiennes, les chercheurs ont pu lister la présence de bactéries telles que les Staphylococcus et autres Bacillus, ainsi que des Aspergillus, Penicillium, Cladosporium et Alternaria appartenant à la catégorie des champignons filamenteux.

Crédits : Plos ONE

La plupart des micro-organismes énoncés précédemment contribuent à la dégradation de la peinture, et les chercheurs ont également indiqué la présence de certains pigments utilisés au XVIIe siècle. Il est par exemple question de terres rouges et jaunes qui sont considérées comme une source de nutriments pour ces mêmes micro-organismes.

Le fait est que trois bactéries Bacillus, à savoir les Bacillus subtilis, Bacillus pumilus et Bacillus megaterium, sont considérées comme de « gentilles bactéries ». En effet, celles-ci seraient capables d’empêcher la croissance des bactéries et des champignons isolés sur la toile. Ainsi, ces recherches pourraient permettre d’avancer en ce qui concerne l’élaboration de nouvelles méthodes de protection des toiles, contre la biodégradation d’origine microbienne.

Sources : New Scientist – Futura Sciences

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