Un collecteur de déchets spatiaux s’apprête partir « pêcher » dans l’espace

Crédits : Capture YouTube / equinoxgraphics

Un groupe d’ingénieurs européens s’apprête partir « pêcher » dans l’espace. Leur cible : les débris en orbite autour de la Terre. Un collecteur de déchets spatiaux expérimental se dirige en effet vers l’ISS. Il devrait arriver à bord le 4 avril.

Hier, SpaceX lançait son vaisseau spatial Dragon, qui – si tout se passe comme prévu – atteindra la Station Spatiale Internationale ce mercredi 4 avril. Créé par des chercheurs du Centre spatial de l’Université de Surrey au Royaume-Uni, cet engin effectuera une série d’expériences au cours des prochains mois. Il servira notamment à capturer et à détruire certains des débris flottant autour de notre planète grâce à son collecteur de déchets spatiaux : le RemoveDEBRIS.

La NASA estime qu’il y a actuellement plus de 500 000 débris en orbite autour de notre planète, se déplaçant à des vitesses folles (plusieurs milliers de km/h), et capables d’endommager tout vaisseau spatial qui croiserait leur chemin. Mais si plusieurs solutions créatives ont été proposées pour éliminer certains de ces déchets, aucun n’a jamais été testé dans l’espace. RemoveDEBRIS ouvrira donc le bal.

Une fois débarqués dans l’ISS, les six astronautes à bord commenceront à le déballer dans les prochaines semaines. À la fin du mois de mai ou au début du mois de juin prochain, l’équipage transférera l’instrument dans le sas du laboratoire japonais Kibo. Un bras robotisé le placera ensuite dans l’espace. Une fois dehors, RemoveDEBRIS sera le plus grand satellite jamais lancé depuis l’ISS.

Deux techniques de ramassage seront ici testées : la première consiste à reprendre un peu l’idée du filet de pêche. Le but sera d’attraper des débris, de les tirer, les enfermer, puis de les laisser tranquillement redescendre se consumer dans l’atmosphère. La technique sera ici utile pour les petits débris  comme les restes de collisions, les vis, etc. Pour les plus gros objets, les chercheurs essaieront – une nouvelle fois par le biais de ce nouvel instrument – de les harponner avant de déployer une voile pour les ralentir. Là encore, le but est de les laisser retomber dans l’atmosphère pour qu’ils s’y consument.

En cas de succès, ces tests pourraient montrer que cette technologie, généralement appliquée aux créatures marines, pourrait être utile dans l’accrochage de certains engins spatiaux menaçants en orbite. Ces expériences devraient normalement durer un an et demi. Étant donné qu’il serait assez ironique de le laisser dans l’espace, l’instrument se repliera finalement dans l’atmosphère terrestre pour être brûlé à son tour.

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