Un chercheur japonais va créer des hybrides humains-animaux

embryon humain foetus
Crédits : iStock

Un chercheur japonais a été autorisé par son gouvernement à pratiquer des recherches sur les chimères, ces embryons hybrides humains-animaux. Il est notamment prévu de transplanter ces embryons dans un utérus de substitution. Quel est le but de ces recherches ?

Des embryons hybrides humains-animaux

Comme l’explique un article publié dans le quotidien nippon Asahi Shimbun le 25 juillet 2019, le chercheur Hiromitsu Nakauchi a reçu l’aval du ministère japonais des Sciences et de l’Éducation. Le projet de recherche de ce scientifique dirigeant plusieurs équipes dans les universités de Tokyo (Japon) et de Stanford (États-Unis) a donc été validé.

Dans une publication dans la revue Nature, le chercheur déclare vouloir cultiver des cellules humaines dans des embryons de souris et de rats. Il s’agit ensuite de les faire vivre plus de 14 jours, mais également de les transplanter dans des utérus de substitution. En revanche, Hiromitsu Nakauchi a déclaré vouloir progresser avec prudence, si bien que les premières expériences concerneront des embryons de souris hybrides non menés à terme.

« Nous ne prévoyons pas de créer immédiatement des organes humains, mais cela nous permet de faire progresser nos recherches en nous basant sur le savoir-faire que nous avons acquis jusqu’à présent », a déclaré le chercheur nippon.

Les recherches concerneront notamment la possibilité d’obtenir des pancréas !
Crédits : The Asahi Shimbun

Quel est l’objectif de ces recherches ?

Hiromitsu Nakauchi désire travailler sur des souris et des rats afin de comprendre s’il est possible d’obtenir des animaux porteurs d’organes. En cas de succès, la technique pourrait être appliquée sur des animaux plus imposants tels que des cochons et des moutons. L’objectif de ces recherches est de parvenir à trouver un moyen de résoudre le problème du manque chronique de donneurs d’organes à travers le monde. Rien qu’aux États-Unis, il existe une liste d’attente de plus de 115 000 patients.

De nombreux scientifiques pensent – au-delà des questions éthiques évidentes – que de nombreux problèmes peuvent faire leur apparition. Il est notamment question de la crainte que les cellules implantées dans un embryon animal endommagent son cerveau au lieu de rester dans le cadre de l’organe que l’on désire développer à travers lui. Hiromitsu Nakauchi a admis que cette question sera centrale dans ces recherches.

Depuis 2017, nous évoquions des recherches menées en Chine et ayant le même but. Il y a quelques années, ce pays est passé N° 1 dans le clonage animal, en particulier dans le clonage de cochons. Or, des chercheurs sont parvenus à utiliser les organes de cet animal dans le cadre de transplantations sur des singes. L’objectif ? Cloner des cochons, récupérer les organes désirés puis les transplanter sur des humains.

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