L’un des anciens cerveaux ayant contribué au succès de Tesla désire révolutionner le recyclage des batteries. Il est question d’un processus de recyclage dont les bénéfices seront à la fois sociaux, environnementaux et économiques.
Une demande croissante
Comme l’expliquait un communiqué du constructeur français Renault publié en mai 2020, le coût de la batterie représente pas moins de 57 % d’un véhicule électrique. Alors que ce coût a tout de même tendance à baisser avec le temps, certains clients potentiels se désintéressent des voitures électriques en raison de ce surcoût. Toutefois, ceci n’empêche pas l’explosion de la demande en direction des constructeurs automobiles.
Le public demande effectivement à ces sociétés d’intégrer des véhicules électriques dans leurs gammes. Dans les cinq prochaines années, le besoin total en batterie devrait atteindre près de 800 gigawattheures, soit environ 22 fois plus que la quantité produite à l’année par la société Tesla dans sa Gigafactory 1 près de Reno, dans le Nevada (États-Unis). Rappelons qu’en 2019, ces besoins représentaient « seulement » 177 gigawattheures.
Une ambition inébranlable
JB Straubel est un ingénieur et homme d’affaire étasunien. Ce dernier fut à l’époque le cinquième employé de Tesla et a été présenté comme l’un des co-fondateurs, occupant la fonction de directeur de la technologie. En 2017, l’intéressé quitte Tesla et fonde Redwood Materials, une start-up ayant un objectif très ambitieux. En effet, cette dernière vise à recycler les milliards de batteries de téléphones portables et autres appareils électroniques. Il s’agit d’en extraire les précieux métaux puis intégrer ceux-ci dans la fabrication de nouvelles batteries.
Le fait est que Redwood Materials ambitionne de construire la plus grande usine de recyclage de batteries des États-Unis. Il s’agit de bénéficier d’une surface considérable et investir dans des machines modernes. L’expert espère faire mieux que la multitude de petits recycleurs actuels, souvent incapables de démonter les appareils et d’en extraire les fameux métaux. Par ailleurs, la start-up a attiré de nombreux investisseurs en raison de la renommée de son PDG. Citons par exemple Breakthrough Energy Ventures ou encore Capricorn Investment Group. Notons toutefois l’absence totale de Tesla dans ce projet.
JB Straubel assure avoir mis au point un processus de recyclage très efficace. Selon lui, il sera question d’un système n’occasionnant pratiquement aucune perte de matériau. L’expert estime que dans une dizaine d’années, le recyclage ramènera le prix des matières premières à environ la moitié de celui des mines. En attendant, Redwood Materials prévoit de multiplier par quatre ses effectifs d’ici la fin 2020 et s’est également attachée les services de Kevin Kassekert, un autre ex-ingénieur de Tesla.