Des chercheurs suédois et norvégiens ont analysé du brai de bouleau datant de 9 000 ans. Or, ces derniers ont retrouvé de l’ADN humain dans cette substance pâteuse et collante qui servait à la fabrication d’outils et d’armes.
De la gomme à mâcher préhistorique
Dans l’étude parue dans la revue Communications Biology le 15 mai 2019, il n’est pas question de chewing-gums à proprement dit. Il s’agit en réalité de brai de bouleau (ou bétuline), une substance souvent mâchée pour la rendre plus collante. Rappelons que le brai de bouleau est obtenu par calcination à l’étouffée de l’écorce de l’arbre. Son association avec de l’os, du bois ou encore de la pierre permettait de fabriquer ou réparer des armes et des outils.
Les chercheurs des universités d’Oslo (Norvège) et de Stockholm (Suède) ont étudié des échantillons de ce genre de gomme issus du site archéologique de Huseby Klev. Dans une fosse datant des années 1980, des centaines de ces gommes sombres de petite taille ont été retrouvées, comportant des marques de dents. Les meneurs de l’étude sont partis de l’hypothèse suivante : si des Hommes ont mâché ces gommes, celles-ci pourraient éventuellement contenir de l’ADN humain.
De l’ADN humain dans du brai de bouleau
La présence d’ADN a été révélée sur trois échantillons. Chaque ADN provenait de différents individus, deux femmes et un homme. Les chercheurs ont aussi observé les marques de dents afin d’évaluer leur taille, ce qui a permis d’estimer l’âge de ces personnes : entre 5 et 18 ans. Par ailleurs, des marques de dents adultes ont aussi été observées sur d’autres échantillons. Ainsi, des personnes de n’importe quel âge étaient susceptibles de mâcher le brai de bouleau.
Les analyses de ces échantillons datant de 9 000 ans ont également permis d’affirmer leur provenance. Il s’agissait d’une population de chasseurs-cueilleurs scandinaves chassant le renne durant le Mésolithique, période de la Préhistoire située entre le Paléolithique et le Néolithique. Selon les chercheurs, cette étude met en évidence le fait qu’il est tout à fait possible d’étudier des populations anciennes en l’absence de restes humains.
En revanche, il subsiste un doute sur ces gommes de brai de bouleau. Si cette gomme servait en général à fabriquer des outils, il se peut que cette population scandinave la mâchait aussi pour le plaisir. En effet, beaucoup de ces gommes ont été retrouvées isolées et non sur des outils.
Sources : ScienceDaily – Phys.org
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