La Turquie dévoile un étonnant porte-avions sans avions

porte-avions turc
Crédits : tolgaozbekcom / Wikipedia

Alors que la Turquie ne fait plus partie de l’accord de production d’armes des États-Unis, le pays vient de lancer un tout nouveau porte-avions. Il s’agit du TCG Anadolu, un navire sans avions néanmoins capable d’embarquer de nombreux autres appareils.

Une exclusion problématique

En 2019, les États-Unis ont exclu la Turquie de leur accord de production d’armes, plus précisément de la version marine du chasseur F-35 de Lockheed Martin, le F-35C. Il s’agit de la réaction principale à l’achat du système antimissile russe S-400 par Ankara. Or, comme l’explique le Business Insider dans un article du 10 février 2023, le pays développe depuis plusieurs années déjà le plus imposant navire de sa flotte : le TCG Anadolu. Seulement, voilà, le navire en question a été initialement développé autour du fameux chasseur américain.

Exclue du programme, la Turquie se devait de trouver une réponse adéquate en l’absence du fameux F-35C. Récemment dévoilé, le TCG Anadolu mesure 232 mètres de longueur et son pont couvre une surface de 5 440 m². Par ailleurs, deux autres navires amphibies accompagneront le géant : le TCG Bayraktar et TCG Sancaktar. Ces derniers auront un rôle de soutien : ils permettront de projeter des chars lourds ainsi que des soldats.

Cependant, la fonction d’un porte-avions est avant tout de projeter des avions. Or, sans le F-35C, le TCG Anadolu aurait pu simplement devenir un simple porte-hélicoptères, mais la Turquie en a décidé autrement.

Près d’une centaine d’appareils à bord

Il ne fait aucun doute que la Turquie progresse rapidement en ce qui concerne la défense, en particulier dans l’aéronautique. Les performances des drones Bayraktar TB2 en Ukraine sont là pour le prouver. Ainsi, le TCG Anadolu devrait intégrer la version embarquée du fameux drone, le Bayraktar TB3 (voir ci-après), en lieu et place du F-35C initialement prévu. Toutefois, le pays pense également au Bayraktar Kızılelma, un autre drone plus performant, dont la vitesse de croisière peut atteindre Mach 0,6 (740 km/h). Il est furtif et peut embarquer 1,5 tn de charge utile.

drone TB3 turquie
Crédits : Baykar Technology

Les drones semblent donc représenter une alternative intéressante en l’absence des chasseurs américains. En effet, ces appareils peuvent décoller et atterrir sans problème sur le porte-avions. Ainsi, les responsables estiment que pas moins de 94 appareils équiperont le navire, à savoir des drones et tout de même quelques hélicoptères. Par ailleurs, les opérateurs pourront diriger simultanément entre dix et quinze drones.

Enfin, il semble évident que la Turquie cherche à accroître son influence dans l’est de la mer Méditerranée à l’aide de ce porte-avions. Après plusieurs essais en mer Égée et en mer Noire, le pays désire concrétiser ses ambitions géopolitiques au moyen de sa nouvelle stratégie baptisée Blue Homeland.